Madame Sparvoski était la concierge de l'immeuble. D'origine ukrainienne, elle est arrivée à Londres avant même de savoir parler. Pour un humain, elle semble être une simple bonne femme à la chevelure cendrée qui perd peu à peu de sa vitalité - elle joue ce rôle à la perfection d'ailleurs ! - mais elle est en vérité un véritable monstre. Lorsqu'elle montre sa vraie nature, elle peut faire plus de ravages qu'une bombe atomique, d'après ce qu'il se dit.
Lorsque la jolie Nina était venue vivre chez son meilleur ami dans l'immeuble géré par la bonne femme, celle-ci avait tout de suite décidé que ces deux-là formaient un couple. Même après que ceux-ci lui aient répété qu'il n'y aurait jamais plus que de l'amour fraternel entre eux, la vieille Louve continuait de les taquiner par rapport à leur relation "érotique" qui n'existait que des ses pensées.
C'est pourquoi il n'était pas étonnant que, même en période de guerre où les blagues devraient être obsolètes, la concierge fasse encore une fois une blague quant au fait que les deux amis soient seuls chez eux.
"Les jeunes, rendez-vous dans le sous sol pour une réunion stratégique ! Et il n'y a pas d'attente qui traîne ; si vous êtes en plein acte, vous vous rhabillez et reprendrez après la guerre !"
De l'autre côté de la porte, les deux jeunes hésitaient entre rire à la blague ou pleurer car ce n'était pas la dernière à laquelle ils auraient le droit ... Kaleb fut le premier à se diriger vers la porte lorsque son amie l'arrêta :
"Si tu veux, tu peux rester ici faire tes recherches. Je peux me débrouiller pour leur expliquer mon plan.
- Nina, soupira le Loup, je sais que tu es la stratège la plus performante de la ville, mais si tu crois que je vais te laisser seule au milieu de ces personnes qui vont peut-être t'ignorer pour se gueuler dessus pour une raison quelconque, tu te fourre le doigt dans l'œil. Je t'accompagne, j'aurais tout le temps après de stalker cette vulgaire humaine."
La rousse hocha la tête et se dirigea à la porte pour ouvrir à Madame Sparvoski. Celle-ci avec un grand sourire fit volte face et descendit les escaliers, les deux amis à sa suite.
"Bon, en gros, voici mon plan ..." commença Nina au centre de la pièce.
Le sous sol était une grande pièce vide et où l'écho faisait mal à la tête. La concierge et quelques hommes avaient installés quelques tabourets et des coussins ainsi qu'une table sur laquelle Nina était montée pour tenter d'avoir l'attention de tous.
Sauf que personne ne l'écoutait, préférant se plaindre.
"Ce matin, quand j'ai voulu aller mon pain, on m'a dit que la boulangère avait eu la tête coupée sur le comptoir où il y avait les viennoiseries, à cause de ça mes enfants n'ont pas voulu des croissants et j'ai du les jeter car je suis allergique au beurre ! se plaignait un homme.
- M'en parle pas ! Mon coiffeur s'est retrouvé décapité, et mon rendez-vous à été annulé. Ma tête, ça devient n'importe quoi, ça m'saoule ! renchérit un autre.
- Et le supermarché de la rue d'en face ! Il parait qu'il y a eut six meurtres rien que cette nuits et je n'ai pas pu faire mes courses ! rajouta une femme d'une cinquantaine d'années."
Kaleb, adossé au mur et spectateur de la scène, ferma les yeux et soupira. Il tenta de refréner sa colère. Il monta sur la table avant de crier à l'intention de tous :
"Bordel de merde ! Y'a vos semblables qui perdent la tête et votre seul problème c'est vos courses ? Mais vous vous foutez de la gueule de qui ? Le jour où ça arrivera à votre famille, vous voudriez surement que toute la planète les pleures avec vous, non ? Imaginez si tout le monde s'en foutez comme vous le faites actuellement ? Il y a peu, la mère de Nina a été tué juste devant la porte de son mari. J'ai été spectateur d'un meurtre de Loup sans pouvoir rien faire et j'ai même été attaqué par un chasseur ! Mais tout le monde s'en fout parce que le coiffeur est fermé ? On dirait des gamins, et encore ! Donc maintenant, vous la fermez et écoutez la petite, ok ? Le premier qui ouvre grand sa gueule, je la lui enfonce dans le mur, me connaissant, vous ne devriez pas essayer !"
Le jeune homme aux cheveux bruns descendit alors de la table, laissant son amie seule sur celle-ci et face à un silence de plomb. Même les mouches avaient arrêté de voler, de peur de finir trop proches du mur. Seuls les bruits extérieurs persistaient.
"Bien ... Donc, je disais ..."
Kelly avait mis sont t-shirt et son soutient-gorge à l'incinérateur avant de balancer son jogging dans la panière de linge sale dans la salle de bain. Elle posa le manteau sur son lit et se jeta, encore en culotte, sous une douche froide pour rafraîchir ses idées. Elle avait les yeux fermés et laissait l'eau couler sur son corps et sur son sein qui lui faisait de plus en plus mal.
Kaleb Farell ... C'était donc ainsi que s'appelait le monstre qui l'avait humilié ...
Après quelques minutes, elle sortit de la douche et regarda son reflet dégoulinant dans le miroir. La marque que lui avait laissé l'autre était écarlate et quelques gouttes de sang y perlait ...
"PUTAIN !"
Alors qu'elle criait, la jeune femme donna un coup à ce reflet, le brisant en morceau et blessant son poing. La chasseuse ne pleura pas à cause de la douleur, mais tout simplement parce qu'elle savait très bien qu'elle aurait toujours une cicatrice plus ou moins visible à cet endroit là ... Jusqu'à la fin de sa vie, elle sera marqué comme la proie d'un Loup.
Sauf qu'elle était chasseuse formée depuis la mort de sa soeur jumelle. Elle allait prouver au petit toutou qui commandait.
"Il a peut être gagné la bataille, mais la guerre est loin d'être terminée ..."
Reprenant peu à peu du poil de la bête, elle se redressa et attrapa une serviette pour essuyer d'abord son corps puis sa main ensanglantée, réfléchissant d'hors et déjà à sa vengeance.
Une vengeance digne de la honte qu'elle eu subit, voire même pire si elle pouvait ...
Et elle savait qu'elle le pouvait ....
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Hunted
FantasyKaleb n'est pas humain. Au contraire, son espèce et celle des hommes sont deux peuples en guerre depuis déjà plusieurs décénies. Petit, Kaleb entendait toujours sa mère parler des chasses que les humains organisaient contre les siens dans le pas...