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"MA CHERIIIIIE ! Papa est rentré de la chasse ! Et ce n'est pas moins d'une vingtaine de Loups qu'il a tué ! On m'a dit à la brigade que, la prochaine fois, j'aurais même le droit de prendre un rookie pour lui apprendre tout ce que je sais !" cria Samy en entrant dans sa maison.

Sa fille ne lui répondit aucunement, ce qu'il trouva bizarre d'ailleurs. Il ne l'avait pas vu lorsqu'il était parti tôt dans la matinée parce qu'elle dormait, était-elle toujours plongée dans son sommeil ?

"Kelly ? Tu dors encore ? Ce n'est pas ton genre de ne pas être réveillée à midi. Tu détestes la grasse matinée !" renchérit alors l'homme d'une voix plus forte.

Toujours aucune réponse.

C'était vraiment étrange ! Généralement, sa fille était toujours là pour lui rappeler que ce qu'il faisait ne devrait pas être exécuté de gaieté de cœur. Elle lui remontait presque les brettelles comme une mère à son enfant, alors que là, c'était silence radio ...

Décidant alors de mettre les choses au clair, il monta à l'étage après s'être débarrassé de son équipement de chasse. Une fois devant la porte brune de la chambre de la demoiselle, il colla son oreille contre celle-ci pour tenter d'y déceler le moindre bruit étrange, mais son ouïe ne discerna aucun son de l'autre côté. Sans chercher plus, il ouvrit la porte et fut plus qu'étonné de voir sa fille en train de lire un roman sur son lit - chose qui était pourtant normale. Sans un mot, le père fixa son enfant en fronçant les sourcils. Il devina sans grosses difficultés qu'il s'était passé quelque chose, qu'il y avait eu un problème plutôt conséquent qui était survenu.

"Kelly ... Tu es allé chasser les Loups alors que je te l'avais interdit ?

- C'est exact, répondit la jeune fille sans quitter son roman des yeux. Mais je n'ai pas encore assez d'expérience pour battre un Loup, c'est pourquoi je t'informe que je pars en stage intensif à la brigade dès ce soir.

- Et si je ..."

Avant même qu'il ne puisse terminer sa phrase, Kelly se redressa et se posta face à son père :

"C'est mon choix, papa, tu ne peux pas t'interposer. Si tu avais voulu le faire, c'était au début, à la mort de Maman et de Tania ; tu n'aurais pas dû m'apprendre à me servir d'une arme à feu dès que je le pouvais. Tu n'aurais pas dû m'apprendre le maniement du couteau ... Maintenant, c'est trop tard. Aujourd'hui j'ai rencontré un Loup et je jure que je le tuerais. Je vais transformer ce prédateur en proie, papa, et tu seras fier de moi."

L'homme ne put répondre que sa fille attrapa son sac, déposa un baiser sur sa joue et quitta la pièce, pratiquement au pas de course.

"Tu es sûr que c'est ce que tu veux ? demanda pour la cinquième fois Kaleb.

- Mais oui ! Ne t'inquiète pas pour moi et occupe-toi plutôt de sauver ta peau ! Ce n'est pas moi qui me suis affiché devant un chasseur je te rappelle ! lui répondit alors son jeune frère, exaspéré, de l'autre côté du combiné. Et puis Papa trouve que c'est une excellente idée !

- Oui mais, Jim, je te rappelle que Papa est le premier des connards, s'il trouve que c'est une bonne idée, c'est que tout le contraire ! Il veut se débarrasser de toi, c'est tout !

- Kaleb, il faut que tu arrêtes avec toute cette histoire. Ça s'est passé il y a presque 10 ans, tu ne vas pas lui en vouloir toute ta vie !

- Parce que toi, tu ne lui en veux pas ? Ça ne te dérange pas de vivre sous le même toit ce dégénéré ?

- Kaleb ..." entendit-il à l'autre bout du fil tandis qu'il raccrocha au nez de son frère.

Se retenant de balancer le téléphone à l'autre bout de la pièce, le Loup se contenta d'un long soupir. Il s'assit sur le canapé du séjour avant de prendre sa tête entre ses deux grandes mains.

Nina, qui avait tout entendu, arrêta ce qu'elle était en train de faire - c'est à dire, mettre en place le plus gros plan de sa courte vie - et s'installa à côté de son ami.

"Si tu viens pour me faire la morale à propos de l'autre, ce n'est même pas la peine. Que ce soit l'implication de mon frère dans ton plan, ou ses remontrances par rapport à mon père, je ne changerais pas d'avis.

- Oh pardon ! Je voulais juste savoir si ça allait bien car tu menaces de casser le mobilier qu'on a galéré à acheter ! Mais bon, puis-ce que tu es un gros ronchon, je vais t'ignorer et continuer à bosser ! bougonna la rousse en levant les yeux au ciel.

- Mon frère est un idiot, et mon père est un connard ...

- Ça je le sais, ce n'est pas nouveau ! Donc si tu pouvais changer de disque, ça m'arrangerait ! Je sais très bien ce qu'il s'est passé quand t'étais petit, OK c'était vraiment méchant ce que t'as fait ton papounet d'amour que t'aimais plus que tout mais merde ! Grandis Kaleb, t'as plus dix ans !

- C'était "vraiment méchant" ? répéta le brun en levant son regard vers la demoiselle.

- Bon, très très méchant ... se rattrapa la petite demoiselle, de moins en moins à l'aise.

- Mais merde Nina ! Il a tué de sang-froid ses deux parents devant les yeux de son gosse de même pas dix ans ! Tu crois vraiment que c'était seulement "très très méchant" ?! C'est se foutre de la gueule du monde que de le laisser encore vivre ! Il aurait dû crever avec ses parents !" rugit alors le Loup.

Nina avait vu que très peu de fois son ami s'énerver de la sorte depuis qu'ils se connaissaient. Deux fois seulement, si elle comptait bien. Comme il avait toujours été plus imposant qu'elle, la rousse ne pouvait s'empêcher à chaque fois de se faire toute petite, de peur de finir dans un état non-identifiable. Et, toujours, ça se terminait de la même manière.

"Nina ... Ce n'est pas contre toi ... C'est juste que ça m'a énervé ... Pardon ... murmura alors son ami en la prenant dans ses bras.

- Tu sais Kaleb, répondit-elle alors du même ton, ton père a beau être un psychopathe, c'est lui que ta mère a choisi. Elle ne s'est pas détournée de lui quand il a commis ce ... crime ? - son ami allait riposter mais elle lui intima le silence - C'est tout de même l'homme que ta mère a choisi d'aimer et tu sais mieux que quiconque que ton père est la gentillesse incarnée ... Tu ne t'es jamais demandé pourquoi ton père à fait cela ?"

Alors que le jeune homme allait ouvrir la bouche, quatre coups se firent entendre contre la porte d'entrée. Nina se redressa et se dirigea vers celle-ci en demandant à la personne qui venait de détruire cette séquence émotion de s'annoncer.

"Jimmy Farell, je viens vérifier les derniers détails pour la mission et aussi vérifier que mon frère n'a pas trop fait de dégâts depuis qu'il m'a raccroché au nez il y a dix minutes ..."


~~~ Non corrigé


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