Chapitre 13

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Leurs regards n'étaient que pure détermination. Toute parole aurait été superflue et c'est sans un mot qu'Astrid commença à retirer les couvertures qui lui recouvraient les jambes. Malgré la fatigue causée par sa blessure, elle ne voulait pas paraître faible devant Harold. Ce dernier le comprenant et il ne dit pas un mot. Il entreprit néanmoins de l'aider et Astrid sachant que de toute manière elle aurait besoin de son aide ne protesta pas.

Une fois les couvertures enlevées, elle put constater qu'un bandage parfaitement fait remplaçait celui qu'elle avait confectionné. Elle avait compris, bien entendu, qu'Harold s'était occupé d'elle, mais elle fut tout de même un peu surprise. Elle avait le sentiment qu'il s'était appliqué et elle se demandait s'il était vraiment nécessaire de faire quelque chose. Harold comprit ce à quoi pensait Astrid en voyant son regard.

— Il faut qu'on défasse le bandage, il faut vérifier que ce n'est pas infecté et j'ai un cataplasme à base de crème cicatrisante qu'un guérisseur m'a donné. Je n'ai pas pu en mettre la première fois, on va voir à quoi ressemble ta blessure, si ça va on va en mettre. Après je te referai un bandage propre, expliqua Harold avant de se lever et d'aller chercher sur une étagère les cataplasmes qu'il avait préparés ainsi que de quoi s'asseoir près du lit.

— Pourquoi as-tu préféré attendre ? demanda Astrid quand il fut installé près du lit sur le siège qu'il avait été chercher.

— Le guérisseur m'a expliqué comment faire ce type de cataplasme, mais je n'en avais pas d'avance et de toute façon ça n'aurait servi à rien, j'ai dû le préparer hier et il fallait laisser reposer la pâte cicatrisante. Il m'avait dit qu'il fallait mieux attendre un peu entre la préparation et l'application, mais qu'il ne fallait pas attendre non plus trop longtemps. Ne me demande pas les raisons exactes, je ne suis pas guérisseur, tout ce que je sais c'est que si on l'applique à ce moment-là ça sera plus efficace. Je pense que maintenant on peut en mettre, répondit Harold avant de se rendre compte qu'Astrid ne semblait pas rassurée par ses paroles.

— Ne t'inquiète pas, ça va aller. Tu verras, ça fait vraiment des miracles, ça va te permettre de cicatriser bien plus rapidement qu'en temps normal, reprit Harold en essayant d'être rassurant.

Il entreprit de défaire le bandage sous le regard concentré d'Astrid. Cette dernière regarda Harold défaire doucement son bandage et elle l'en remercia mentalement. Elle savait que s'il s'était agi d'un guérisseur, il aurait fait beaucoup moins attention à ne pas lui faire mal. Quand il eut terminé, Astrid regarda sa blessure. Elle n'était pas très belle à voir, mais au moins il ne semblait pas y avoir d'infection et Harold l'avait suturé correctement. Une nouvelle fois, elle fut surprise, soit Harold était habitué à recoudre des plaies soit il s'était appliqué.

— Ta blessure ne semble pas infectée. Je vais poser le cataplasme et après je refais le bandage pour que ça tienne, par contre il faudra qu'on le change régulièrement et je te préviens ça risque de ne pas être très agréable. Prête ?

Astrid hocha simplement la tête et attendit. Quand elle sentit la main d'Harold appliquer le cataplasme, elle se retint de crier, mais cela n'empêcha pas un grognement de s'échapper.

Par Thor, ça fait mal son truc.

Harold savait que cela pouvait être douloureux et il se dépêcha sans pour autant se précipiter, il ne voulait pas lui faire mal en allant trop vite. Astrid qui regardait sa blessure depuis le début détourna son regard pour regarder Harold et elle se demanda pourquoi il prenait tant de précautions pour ne pas lui faire mal, pourquoi il lui faisait confiance. Il n'y avait aucune raison à cela. Avec la guerre, cela aurait même dû être le contraire, il aurait dû se méfier d'elle. Elle pensa alors qu'elle aussi elle aurait dû se méfier de lui, mais c'était plus fort qu'elle, elle n'en avait pas envie.

Dragon NoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant