Assissur le bord du lit d'hôpital, Éric ruminait en fixant le mur.
Unesemaine avait passé depuis qu'il avait été endormi de force. Unesemaine durant laquelle s'étaient alternées les phases de veilledouloureuse et d'endormissement forcé. Une semaine durant laquelleil avait perdu tout contrôle sur son esprit et son corps.
Pireque tout, une semaine où il avait perdu une partie de lui-même.
Ilbaissa les yeux sur son bras droit, toujours enveloppé de longuesbandes blanches. Le matin même était le premier où la douleuravait enfin accepté de refluer, où il était parvenu à resterconscient et lucide. Pendant ce temps, une infirmière – Alyssa –était arrivée pour lui changer ce pansement.
Cequ'il cachait était...
Ilferma les yeux dans un grognement de frustration. Sous ces bandagesse cachait une peau noircie, brûlée. Il avait demandé àl'infirmière combien de temps il faudrait pour que cela guérisse.Elle lui avait répondu en toute franchise, sachant qu'il finiraitde toute manière par apprendre la vérité : son bras risquaitde ne jamais guérir.
Ilétait considéré comme un grand brûlé.
-Sic'était le cas, j'aurais encore mal, avait-il marmonné.
-Leroi vous a prit en charge, expliqua-t-elle. Ou plutôt, ses Pixies.
-Rosa ?
-Oui.Elle a fait en sorte que vous n'ayez plus mal, mais elle n'a rienpu faire pour l'aspect de votre peau, ni pour...
Alyssas'était mordu la lèvre, comme si elle s'était apprêté àdire quelque chose qu'elle avait eu interdiction de dire.
-Pourquoi ? la pressa Éric. Qu'y a-t-il d'autre ?
Elleavait posé sur lui un regard de compassion.
-M.Raccam, le roi ne veut pas que j'en parle avec vous en premier...
-Leroi n'est pas là, avait-il argué.
Elleavait hésité, puis s'était décidée :
-Detoute façon, vous vous en rendrez bien compte vous-même, avait-ellemarmonné. M. Raccam...votre bras droit a perdu toute sa mobilité.Le coup que vous avez reçu n'a pas simplement provoqué unebrûlure intense, il vous a touché au plus profond de votre naturede nae. Vous avez perdu...
Ilrouvrit les yeux, se concentrant sur son bras. Malgré ses efforts,malgré les ordres clairs qu'il envoyait à son membre à l'agonie,il n'arrivait pas à le soulever. Il avait l'impression qu'unebranche morte avait été greffée à son bras, un appendice qui nedemandait qu'à lui être utile mais qui en était désormaisincapable.
Pireencore, son don...
*
**
Assiseà même le sol dans la chambre de Théo, lumières éteintes,Florence essayait d'attirer l'attention de l'enfant. Celui-ciétait allongé sur son lit, les paupières levées mais le regardvide, fixé sur le plafond. Du coup, elle avait installé Libertyjuste à côté de lui, de façon à ce que sa fourrure repose sur lebras de Théo et le stimule, et avait commencé sa propreinstallation.
Elledisposait un peu partout dans la chambre des veilleuses aux fonctionsdifférentes : certaines projetaient une constellation coloréesur le plafond, d'autre des lumières semblables à des vagues,certaines étaient simplement en forme d'animal... elle alternaitentre chacune d'entre elle, observant avec attention Théo,espérant que cette stimulation visuelle le ramènerait parmi eux.
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Facéties de Pixies 2 - Le réveil du prince
FantasyÉric, capitaine de la garde royale , et Alice, psychometrer proche du roi, doivent faire face à des tentatives d'attentats contre la famille royale dans le pire des moments : celui où leur don leur font défaut. Seule Florence, appelée par les Pixies...