III - Séduction contrôlée - 5

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-Vousne voulez pas assister au feu de joie ? s'étonna Maximilien.

Legarde fraîchement embauché au service du roi semblait réellementsurpris de voir son capitaine et cette jeune femme tourner le dos auxfestivités. Éric retint la remarque cinglante qui lui monta auxlèvres. En temps normal, il lui aurait répondu vertement qu'unbon garde royal ne se mêlait des affaires des autres que si lasécurité du palais était en jeu. En l'occurrence, le fait queFlorence et lui retournent dans le palais ne le regardait en aucuncas.

Auregard noir qu'il lui lança, Maximilien sembla comprendre sonerreur car il se mordit la lèvre inférieure dans un gestetrahissant la prise de conscience, avant de s'écarter de la portequ'il protégeait.

-Passezune bonne soirée, dit-il d'une voix blanche au lieu de continuer àinterroger son chef.

Ilsentrèrent donc dans la salle de réception qui donnait sur lejardin. Le parquet brillant reflétait le décor grandiose duplafond, les miroirs renvoyaient leurs reflets. Éric contempladiscrètement Florence dans l'un d'entre eux : elle avaitenfilé un jean, depuis le matin, qui lui moulait les fesses de façonprovocante et un simple T-shirt noir aux volutes rouges soulignantles courbes de sa poitrine et son ventre plat. Ses cheveux étaientramenés en une queue de cheval qui dégageait sa nuque, faisantmonter en lui une furieuse envie d'y déposer une ligne de finsbaisers.

Lui-même,à côté, faisait pâle figure. L'écharpe noire qui soutenait sonbras ne faisait qu'accentuer la pâleur de ses traits. Il luiétait impossible de donner l'illusion de la parfaite santé, etpourtant... pourtant il se sentait bien. Sans doute était-ce laproximité de Florence, la douceur de ses mains sur son avant-brasdénudé. Il avait remonté les manches de sa chemise et défaits sespremiers boutons. Un aspect négligé auquel il n'était pashabitué.

Pourtant,personne n'aurait osé lui faire la moindre remarque à ce sujet.

-Puis-jevous poser une question indiscrète ? demanda Florence alorsqu'ils sortaient de la pièce et commençaient à gravir desescaliers suffisamment larges pour laisser monter deux chevaux côtesà côtes.

-Jevous en prie.

-Qu'est-cequi vous a poussé à prendre un emploi comme celui-ci ?Protéger un roi et sa famille, c'est une énorme responsabilité.

-Cen'est pas un problème à mes yeux.

-Pourquoi ?

-Monmétier d'origine est garde du corps. Je suis bon dans ce que jefais, et ça c'est vite su. Je suis passé d'homme d'affairepompeux à célébrité à la grosse tête puis à homme et femmepolitique. Dans ma carrière, j'ai protégé une dizaine depersonne et évité un incalculable nombre d'agressions.

Unétat de fait. Il n'essayait pas d'impressionner Florence,seulement de lui répondre le plus honnêtement possible.

-J'aitoujours voulu travailler ici, au palais. J'admirais la familleroyale. Le roi Jacques avait affronté pas mal d'embûche et avaittoujours gardé la tête haute. J'aurais pu venir ici à l'époqueoù David y était... j'ai refusé. Je ne voulais pas être mêléà cette famille-là.

-Etmaintenant...

-Maintenant,c'est Stéphane qui dirige notre peuple. Un homme qui a sacrifiésa propre vie pour nous. Un nae qui ne voulait pas être roi mais quin'a pas eu le choix. Un monarque qui fait bien son travail, à monsens. Mes responsabilités sont moins importantes que les siennes. Jene fais que le protéger, lui nous dirige.

Ellel'écoutait en silence, hochant la tête comme si elle lecomprenait.

-Vousn'avez pas peur ? Le roi Stéphane ne fait pas toujoursl'unanimité. Beaucoup lui reproche les exactions de David.

Facéties de Pixies 2 - Le réveil du princeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant