IV - Une royauté contestée - 2

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Cequi frappa avant tout Éric, ce fut le regard fou d'Anémone. Commesi elle ne maîtrisait plus ses paroles, ses gestes, ses pensées. Ilavait vu ce type de regard une seule fois dans sa carrière : lemari assassin de la starlette, au moment où la police était venuel'arrêter.

Anémoneavait perdu tout sens commun.

Éricse tourna vers Alice, toujours accroupie à côté de Nicholas.Celui-ci avait les paupières lourdes. Il devait avoir tant tiré surson don qu'il était plus que temps qu'il aille se reposer.

Pourun homme qui avait toujours refusé de faire partie de la garderoyale, on pouvait dire qu'il avait parfaitement accompli cettetâche. Éric allait devoir avoir une nouvelle conversation avec lui.Il y avait bien un moyen pour qu'un homme au don si précieuxaccepte d'arborer le crane tatoué.

-Tusens quelque chose de particulier ? demanda Éric à Jérôme,lequel tournait autour d'Anémone, les narines frémissantes.

-Lahaine, répondit-il, l'air soucieux. La cuisine. Et une autre,délicate, discrète. On dirait des beignets à la cannelle.

-Cen'était pas au menu aujourd'hui, commenta Éric. Ni dans lesjours précédents.

-C'estl'odeur de quelqu'un. Une femme, peut-être.

Unefemme. Immédiatement, Éric songea à celle que l'enfant lui avaitdécrite. Une femme âgée, aux cheveux teints.

Anémoneles écoutait en gardant le silence. Elle était peut-être moinsfolle qu'il n'y paraissait, elle réalisait peut-être que quoiqu'elle dise, ce serait enregistré par Éric jusqu'au moment oùça lui deviendrait utile.

*

**

Aliceaidait Nicholas à se relever lorsqu'Éric la rejoignit :

-J'aibesoin de toi.

-Jem'en doute, mais je ne peux pas, là.

Ellevoulait ramener Nicholas à l'intérieur du palais. Elle ignoraitoù il vivait, mais elle pouvait le mener dans ses appartementspersonnels. Il avait bien plus besoin de repos qu'elle.

-Nousallons nous occuper de Nicholas, déclara-t-il en adressant un regardentendu à l'homme sur le point de s'écrouler. Nous n'avonspas une seconde à perdre. Tu sais bien mieux que moi que plus nousattendons, plus les souvenirs qui te viendrons lorsque tu toucherascette femme seront flous.

-J'aidéjà usé de mon don ce soir. Et cet après-midi. Si je m'évanouis,je ne pourrais pas te transmettre la moindre information.

Etsi elle apprenait quoi que ce soit d'urgent et n'avait pas letemps de le transmettre, elle ne se le pardonnerait jamais.

-Tune peux pas encore perdre conscience, marmonna Nicholas.

Ilne tenait debout que parce qu'elle le soutenait. Il avait passé lebras autour de ses épaules et elle le maintenait en le tenant par lataille. Il était aussi lourd que son grand corps musclé le laissaitsupposer.

-Jesuis désolé, Alice, mais nous devons prendre le risque. J'aibesoin d'une description précise de la complice d'Anémone, ettu es la seule à pouvoir m'en donner une fiable.

« La »complice. Éric avait donc resserré son enquête autour d'unefemme.

Bonsang... Elle avait tellement envie d'aller s'enfermer quelquepart avec Nicholas, pour qu'ils reprennent des forces tous lesdeux... ils en avaient tellement besoin !

Cependant,mettre la main sur un assassin royal en herbe était bien plusimportant que se reposer.

-Demandeà quelqu'un d'accompagner Nicholas jusqu'à chez moi, etj'userais de mon don sur Anémone, concéda-t-elle.

Facéties de Pixies 2 - Le réveil du princeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant