VanessaDe la Velde était assise dans un coin du jardin, maussade. Deuxgardes royaux l'encadraient, comme c'était le cas depuis deuxmois, et comme ça le serait jusqu'à sa mort.
Pourquoi ?Parce qu'elle avait voué sa vie à essayer de tuer son cousin.Stéphane avait miraculeusement échappé à toutes ses tentatives,et aujourd'hui, c'était lui qu'il se tenait sur le trône nae.
Vanessavoulait que ce soit son frère. Malheureusement, celui-ci s'étaitrévélé encore plus dérangé qu'avant après être revenud'entre les morts. Du coup, Stéphane était revenu de son exilvolontaire et avait mis à mal tous ses plans.
Elleaurait pu le détester pour ça. Ce n'était pas le cas. Oh, ellene pouvait pas prétendre l'aimer. Elle n'avait pas été élevéedans cette optique ; en revanche elle reconnaissait sa défaite.C'était la règle du jeu, après tout.
Parcontre, elle n'accepterait jamais d'avoir été définitivementséparée de Raphaël. L'homme qui avait été son amant, qui avaithanté ses rêves et qui aurait dû être le père de ses enfantsétait désormais en couple avec une autre femme et l'évitaitcomme la peste. Ça, c'était ce qui faisait le plus mal àVanessa, et si elle devait haïr Stéphane pour une chose, ç'auraitété pour avoir aidé Raphaël à se cacher d'elle pendant de sinombreuses années.
Lecœur de Vanessa n'était pas de glace, contrairement à ce quel'on aurait pu croire, mais maintenant que son frère étaitretourné à la mort et que ses parents étaient redevenus poussière,elle était seule. Sans l'amour qu'elle continuait à éprouverpour Raphaël, son cœur se serait réellement transformé en pierre.
Ense redressant, elle fusilla les gardes du regard. Elle avaitl'habitude de leur présence : avant d'être définitivementpunie par Stéphane, ils avaient été là pour la protéger.Aujourd'hui, ils étaient soit disant là pour protéger les autresd'elle.
Commesi elle avait déjà présenté un danger pour qui que ce soit.
-J'ail'intention de marcher dans le jardin, déclara-t-elle avecemphase. Allez-vous m'en empêcher ?
Lesgardes se regardèrent, s'interrogeant mutuellement du regard. Leplus grand des deux, un homme au doux regard brun, lui répondit :
-Non,Votre Majesté.
Àces mots, Vanessa se crispa. Elle percevait de l'ironie dans sesparoles, aussi répondit-elle, acerbe :
-Jene suis plus une Majesté, vous le savez pertinemment.
-Dansce cas, comment dois-je vous appeler ? demanda le garde avecimpertinence.
Ellese renfrogna. Avant l'arrivée de Stéphane, aucun d'entre euxn'aurait osé lui tenir tête ainsi.
-VôtreGrâce, répondit-elle.
Legarde lui fit une révérence moqueuse, et elle mourut d'envie dele condamner à mort.
-Commevous voudrez, Votre Grâce, railla-t-il.
Avecun regard assassin, elle passa devant lui pour commencer sapromenade. Les gardes lui emboîtèrent le pas en silence.
*
**
Nicholasse précipita vers Alice. Étendue à terre, la jeune femme nebougeait plus.
Ilse jeta à genoux à côté d'elle, ses os heurtant durement le solde gravier, tendit les mains pour la secouer... avant de sereprendre. Non. Selon ce qu'il lui arrivait, il ne feraitqu'aggraver les choses.
Alors,il commença par dégager son visage en le tournant avec prudence surle côté. Il se pencha sur elle, observant le mouvement de seslèvres, le déplacement de son corps. C'était léger, trèsléger, mais il y avait un mouvement de haut en bas et ses lèvresfrémissaient. C'était une respiration lente et régulière, commecelle d'un bébé.
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Facéties de Pixies 2 - Le réveil du prince
FantasíaÉric, capitaine de la garde royale , et Alice, psychometrer proche du roi, doivent faire face à des tentatives d'attentats contre la famille royale dans le pire des moments : celui où leur don leur font défaut. Seule Florence, appelée par les Pixies...