BARBARA SPENCER
Si j'avais décidé de changer de vie, c'était pour elle, ma grand-mère, Nana. Elle était hospitalisée à l'hôpital de Sherwood depuis plusieurs semaines déjà et désormais, il n'était que question de temps avant qu'elle ne nous quitte. Mes parents étant décédés il y a quelques années, elle était tout ce qu'il me restait sur cette terre. Tout. Partie faire mes études dans la grande ville, j'étais finalement revenue à Sherwood pour m'occuper d'elle et je ne regrettais rien. Elle avait été mon pilier pendant tellement d'années que ce que je faisais pour elle, n'était pas grand chose à mes yeux. Nana m'avait mise, moi, dans sa liste de personne à prévenir et j'aurais remué ciel et terre pour qu'elle reste avec moi encore plusieurs années. Mais c'était la vie. Elle avait atteint un certain âge et je supposais être préparée.
J'étais venue avec uniquement un but en tête : m'occuper de ma grand-mère jusqu'à son dernier souffle avant de m'en aller reprendre mes études d'arts. En attendant, je bossais dans la boutique d'équipements sportif d'Ethan Green. Ce n'était pas ce à quoi j'aspirais, mais je me faisais un peu d'argent à mettre de côté et Ethan était un patron vraiment cool, avec tout ce qu'il avait pu vivre. Compréhensif, à l'écoute et vraiment marrant. En plus, même s'il n'était pas du tout mon style de mec, il fallait avouer qu'il n'était pas dégueulasse à regarder.
Assise à une table « Chez Lola », le pub de la ville, je sirotais mon chocolat chaud au caramel. Il était dix heures du matin, nous étions en plein mois de Juillet, tout le monde mourrait de chaud, moi y compris, seulement le chocolat chaud était la boisson que je préférais au monde. Chaque matins, il me fallait ma dose de chocolat sinon rien n'allait dans la journée. Il y avait les adeptes du café, moi j'étais celle du chocolat.
Seule, je regardais autour de moi les quelques personnes présentes lorsque la porte s'ouvrit sur quatre policiers en uniformes. Tous aussi bien goalés les uns que les autres. En pleine discussion, ils se mirent tous à rire après une blague faites par l'un d'entre eux. Je soupirais discrètement avant de finir rapidement ma tasse ainsi que mon brownie et de me lever.
Ma chaise grinçait et les regards, son regard, se tournèrent vers moi. Je soupirais intérieurement pour ma discrétion légendaire, avant de déposer un pourboire à Charlie, celui qui m'avait servit, et de sortir à toute vitesse. Je n'utilisais ma voiture que pour aller à l'hôpital alors je me mis à marcher à toute vitesse quand j'entendis la porte d'entrée du pub tinter une seconde fois.
- Barbie attends !
Je fermais les yeux et croisais les bras contre ma poitrine, espérant sincèrement qu'il trébucherait et se prendrait le trottoir dans les dents, en vain.
- Eh Barbie...
Il attrapait mon bras, me retournant vers lui, et la réalité me frappait en pleine face. Anthony Rodriguez et sa putain de beauté. Son corps ultra musclé et ultra moulé dans son uniforme. Il était exactement tout ce que je devais fuir sur cette terre. TOUT.
J'avais couché avec Tony il y avait quelques semaines de cela. J'étais triste et seule et lui était là. Puis était arrivé ce qui était arrivé. Et putain, j'avais pris mon pied. Comme jamais. Plus qu'avec n'importe qui. Mais j'avais regretté dans la foulée. Il était hors de question que je ne m'attache à qui que ce soit ici et ce connard avait faillit faire chuter mes barrières. Je connaissais bien évidemment sa réputation. Tony baisait avec tout ce qui bougeait sur cette terre. Il baisait puis il fuyait. Sauf moi apparemment.
Mon regard croisait le sien et il me fit le sourire le plus aguicheur du monde. Il était canon, vraiment, et il le savait. Il avait une barbe de quelques jours et des yeux noisette à faire tomber toutes les filles. Il sentait si bon, on se retournait forcément sur son passage et il en jouait.
Debout devant moi, il parcourut mon corps du regard avant de bloquer sur ma poitrine. Je levais les yeux au ciel avant de souffler bruyamment.
- Mes yeux sont là, Tony. Je dis en les lui montrant.
- Qu'est-ce que tu faisais là, toute seule ?
- Cela te regarde-t-il vraiment ?
- Arrêtes ça Barbie...
- Arrêtes de m'appeler comme ça. Je ne suis pas ta poupée.
- Pourquoi t'es énervée contre moi, hein ?
- Je ne suis pas énervée, je veux juste rentrer chez moi.
- On peut se voir ce soir ?
- Non.
Je le fusillais du regard avant de faire demi-tour et de m'en aller, ne jetant aucun coup d'œil derrière moi. En aucun cas.
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Passionate Love
RomanceRien ne va dans la vie de Barbara Spencer. L'art, c'est sa passion et pourtant, elle ne peut se permettre de vivre de cela. Elle a dû emménager dans un trou paumé, Sherwood, afin de passer du temps avec sa grand-mère, mourante. Son plan était clair...