BARBARA SPENCER
J'étais persuadée d'avoir des éclairs qui me sortaient des yeux. J'étais en colère et déçue. Comment pouvait-il se préparer à aller tuer quelqu'un ? C'était insensé. Avant que son père ne puisse me voir, Anthony me tira et m'entraîna avec lui jusque dans une pièce à côté. C'était un genre de deuxième salon avec une bibliothèque, un billard, il y avait une grande télé ainsi qu'un gigantesque canapé. Tout me paraissait énorme dans cette maison, c'était dingue. Je me retournais vers mon petit-ami qui avait l'air tout autant énervé. Après la discussion que l'on avait eue la veille, j'étais sûre d'avoir réussi à le convaincre de ne rien faire de stupide. Et bien je m'étais trompé. Il était hors de question qu'il aille voir ce type. J'avais bien compris que juste l'entente du prénom de ce gars le rendait dingue et si il allait le voir, je ne savais pas jusqu'où il pourrait aller. J'avais peur que cette histoire ne s'aggrave et j'étais persuadée que c'est ce qui allait arriver.
- T'écoutes aux portes maintenant ? Marmonna-t-il en plissant des yeux.
C'était une blague ? Il avait dit ça d'une voix tellement froide que je fronçais les sourcils tout en croisant les bras contre ma poitrine, sur la défensive.
- Je sais que t'es énervé depuis hier, ce que je comprends tout à fait. Mais je t'interdis de déverser ta colère sur moi, c'est compris ? Je dis en le pointant du doigt. Et je t'interdis d'aller voir ce type aussi.
- Tu m'interdis ? Répéta-t-il avec cet air incrédule que je détestais. Comment ça, tu m'interdis ?
- Tu... T'as pas le droit de faire ça !
- Personne ne me dis ce que je dois faire ou non. Dit-il d'une voix sourde. Personne !
Je ne l'avais jamais vu aussi en colère et c'était la rage qui parlait pour lui, il bouillonnait de l'intérieur, mais il était hors de question que je lâche l'affaire. Il était hors de question que je le perde. Son âme était trop belle pour tout ça.
- Tu t'écoutes un peu ? Qu'est-ce que tu comptes faire ? Allez le tabasser ? Aller le tuer ? Tu as envie de finir en prison toi aussi, c'est ça ?
- Ana Luisa est ma sœur. Il est hors de question que le type qui a levé la main sur elle à plusieurs reprises et l'a violé ne s'approche d'elle.
- Je suis d'accord avec toi, mais tu ne peux pas faire ce que tu as prévu de faire enfin !
- Sinon, quoi ?
J'ouvris la bouche mais rien n'en sorti. Soit il le tuait et il finissait en prison, soit il se faisait tuer. Je connaissais la détermination qu'il possédait, il me l'avait montré à maintes reprises. Il ne laisserait jamais ce type déambuler dans les rues de la ville ou sa sœur vivait et je le comprenais. Mais je ne pouvais pas vivre avec ça. Je ne pouvais pas continuer d'être avec lui et savoir que je pourrais le perdre d'un moment à un autre. Anthony m'avait prit mon cœur et était prêt à le réduire en miettes. Il le savait, j'avais perdu beaucoup trop de monde dans ma vie et il était hors de question que ça continue. Je préférais partir plutôt que de subir cela une nouvelle fois. De subir la souffrance de la perte d'un être cher...
- Sinon c'est moi qui m'en vais, Tony. Je murmurais à voix basse.
Je vis sa mâchoire se contracter et ses yeux lancer des éclairs à leur tour. Je me répétais mais je ne l'avais jamais vu aussi énervé depuis que je le connaissais. Je voulais retrouver mon Tony rieur et blagueur. Celui que j'avais en face de moi m'effrayait, parce que j'avais peur de ce qu'il pouvait répondre. Il resta un instant sans rien dire, me fixant, le regard mauvais. Jamais il ne m'avait regardé de cette manière et je détestais ça. Ce fossé qui s'était creusé entre nous en si peu de temps. Je frissonnais alors qu'il devait déjà faire plus de trente degré. J'avais la boule au ventre et le sourire froid qu'il m'adressa anéanti tout mes espoirs.
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Passionate Love
RomanceRien ne va dans la vie de Barbara Spencer. L'art, c'est sa passion et pourtant, elle ne peut se permettre de vivre de cela. Elle a dû emménager dans un trou paumé, Sherwood, afin de passer du temps avec sa grand-mère, mourante. Son plan était clair...