Passionate Love

9.

BARBARA SPENCER

Je réalisais petit à petit que désormais, j'étais seule. Totalement seule. Nana était la seule personne qui me restait et à présent, elle n'était plus là.

Tout à l'heure alors que je terminais ma toile, l'hôpital m'avait appelé pour m'annoncer la nouvelle. Je m'étais directement effondrée. Totalement. J'étais partie la voir et je l'avais trouvée là, sans vie. Je lui avais pris la main, lui avais dis à quel point je l'aimais avant qu'ils ne l'emmènent. J'étais restée dévastée, inconsolable et je n'avais pas eu envie de rentrer chez elle, là où sa présence était plus que présente. Alors j'avais marché, pendant plusieurs minutes ou plusieurs heures ? Je l'ignorais, mais j'avais marché jusqu'à arriver chez Anthony. Je m'en étais rendu compte une fois devant son bâtiment. J'y étais entré et j'avais marché jusqu'à sa porte d'entrée. Il était venu m'ouvrir alors que les sanglots secouaient chaque parcelles de mon corps. Il m'avait fait entrer et m'avait directement prit dans ses bras. L'endroit où je me sentais le mieux ces derniers temps, où je me sentais apaisée.

Ma grand mère voulait être incinérée, elle me l'avait fait savoir et j'étais persuadée qu'elle l'avait formulé dans son testament et tout allait se passer comme elle le souhaitait. J'avais d'ailleurs rendez-vous d'ici la fin de la semaine pour lire ce foutu testament. J'étais dévastée.

Anthony arrivait dans le salon avant de déposer quelque chose sur la table devant moi. J'aurais reconnue cette odeur de chocolat chaud entre mille, j'esquissais un faible sourire et je tournais la tête vers lui. Il avait l'air inquiet, faisais-je si peur que cela ?

J'étais fatiguée, j'avais tellement pleuré que je sentais mes yeux gonflés. Il hésitait un instant avant de déposer sa main sur ma cuisse.

- Je suis vraiment désolée ma belle. Murmurait-il d'une voix enrouée.

Les larmes me remontèrent instantanément aux yeux et je détournais du regard, baissant la tête. Nana était celle qui m'avait tout apprit, sur tout. Les études, les garçons, la vie. Elle avait toujours été présente pour moi et m'avait toujours soutenue, je l'aimais si fort... Elle allait me manquer...

- Merci Anthony... Je répondais la voix tremblante. 

- Je t'ai fais du chocolat chaud. J'y ai ajouté du caramel liquide...

Je lui souriais tristement avant d'essuyer ma joue droite, humide.

- Tu aurais dû m'appeler Barbara. Je serais venu tu sais. 

- Tout s'est passé tellement vite... Ils m'ont appelés, j'y ai été... et...

Je réprimais un sanglot et il m'attirait tout près de lui. Il me serrait une nouvelle fois dans ses bras et cela m'apaisa immédiatement. Je ne savais pas comment il faisait, mais ça fonctionnait. La peine était présente mais moins douloureuse.

- Tu peux rester ici cette nuit si tu veux. Je dormirais sur le canapé.

- Non, je ne vais pas plus te déranger... Je bafouillais.

- Il est quasiment quatre heures du mat' je ne vais pas te laisser rentrer seule, dans cet état. Il en est hors de question. Restes ici. Je te laisse mon lit. Insistait-il.

Il avait l'air très sérieux et très inquiet. Il n'allait rien m'arriver voyons, mais je finis par accepter. Je lui fis un sourire timide et je me penchais pour prendre la tasse de chocolat chaud fumante dans les mains. Ça sentait drôlement bon et ça me fit directement penser à Nana, c'était elle qui m'avait fait mes premiers chocolat chaud au caramel liquide et depuis, je ne m'en étais jamais lassé, au contraire.