10.

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ANTHONY RODRIGUEZ

Ces derniers jours étaient devenus réellement compliqué. Autant émotionnellement que physiquement. Je finissais par admettre que les sentiments que je ressentais pour Barbara n'étaient pas si... amicaux que cela. Quand elle était partie une nouvelle fois en douce de chez moi, j'avais littéralement pété les plombs et cette journée là avait tout bonnement été horrible. Je n'avais pensé qu'à elle : au fait qu'elle était seule, que je n'avais toujours pas son putain de numéro de téléphone et qu'elle était sûrement au plus mal. J'y avais pensé à chaque minutes de ma journée. De fait à ce qu'après être sorti du boulot, je m'étais directement rendue chez elle.

J'étais énervé et je devais avouer que la voir m'avait directement calmé. La voir si fatiguée, si triste, si fragile... Cela m'avait touché à un point ou je lui avais ouvert mon cœur sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte. Moi-même, je ne m'en étais pas rendue compte. Je lui avais préparé à manger et on avait finit devant la télévision à regarder quelque chose de nul, mais je m'en fichais, parce que l'on avait finit la soirée à discuter, de tout et n'importe quoi. Elle était chiante mais était surtout incroyablement douce, dans sa façon d'être. Elle avait finit par s'endormir et je m'étais barré, sans manquer de lui écrire un mot.

En rentrant chez moi et après avoir pris une douche froide, j'avais compris que je voulais d'elle, mais pas seulement physiquement. Il y avait indéniablement autre chose. Mais putain, je ne pourrais jamais le lui dire. Elle avait été clair sur le fait qu'elle ne voulait pas qu'il se passe quelque chose entre nous et désormais, ça me rendait fou car je ne pensais qu'à elle. Je n'avais envie que d'une chose : prendre soin d'elle. Et ça ne m'était jamais arrivé d'avoir envie de prendre soin d'une fille qui n'était pas ma mère ou ma sœur.

J'avais proposé de l'accompagner pour l'incinération de sa grand-mère, d'aller la chercher et de la ramener juste après. Je comptais m'occuper d'elle aujourd'hui, comme personne n'avait jamais dû le faire. Quand je disais que je voyais une femme brisée lorsque je la regardais, ce n'était pas une simple constatation, c'était simplement vrai. Elle avait perdue ses parents relativement jeune et la seule personne qui lui restait, n'était désormais plus. Il ne lui restait personne, sauf moi. Parce que je me considérais avant tout comme son ami.

Je traversais la ville et roulais jusqu'à chez elle. C'était une belle journée, il faisait beau et quand j'arrivais devant chez elle, Barbara m'attendait déjà sur le pas de la porte. Elle avait tiré ses cheveux en arrière et portait une robe noire, près du corps. Elle avait le visage totalement dénué de maquillage et je la trouvais encore plus belle comme ça. Elle tenait une urne avec des reliures en or entre ses mains et j'aurais pu mettre ma main à couper qu'elle avait passé la nuit à pleurer.

- Salut Anthony.

Elle me fit un sourire et ses grands yeux verts croisèrent les miens. Ils étaient si triste...

- Salut poupée... Tu es prête ?

- Non. Répondit-elle après un moment d'hésitation. Mais allons-y.

Je passais la vitesse avant de commencer à rouler jusqu'au crématorium. L'ambiance était spéciale. Je sentais Barbara tendue et ça me fendait le cœur. Elle ne méritait pas de vivre tout cela, personne ne le méritait. Je savais qu'elle s'y attendait, qu'elle savait qu'un jour cela arriverait, mais ça me fendait le cœur. C'était comme ça.

On arrivait rapidement, Sherwood n'étant pas une très grande ville et on descendit de voiture. Je n'étais jamais venue par ici et je comprenais pour quoi. D'être là, donnait un sacré coup au moral. Je passais mon bras autour des épaules de Barbara, la surplombant de toute ma hauteur. Je voulais lui montrer que j'étais présent pour elle et que je le serais toujours.

Passionate LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant