Rien ne va dans la vie de Barbara Spencer. L'art, c'est sa passion et pourtant, elle ne peut se permettre de vivre de cela. Elle a dû emménager dans un trou paumé, Sherwood, afin de passer du temps avec sa grand-mère, mourante. Son plan était clair...
Les bras croisés sur mes genoux, je regardais le paysage défiler par la fenêtre. La famille d'Anthony vivait à Memphis entre l'Arkansas et le Mississippi. La chaleur était encore plus surprenante ici et je me demandais si j'allais survivre. On avait roulé plus d'une heure et demi et apparemment, on arrivait bientôt. C'est ce qu'il m'avait dit après lui avoir demandé pour la sixième fois. Je tournais la tête vers le beau brun qui était installé à côté de moi et qui avait le regard concentré sur la route. Tout le trajet, il avait tout fait pour me faire rire ou me faire parler. Il tentait clairement de me changer les idées et je trouvais cela adorable de sa part. J'étais encore un peu fatiguée, mais sa bonne humeur était contagieuse.
Après un certains temps de route, il finit par s'arrêter devant une grande maison superbement entretenue. Le jardin était fleuri, la maison de brique. Plus il s'approchait et plus l'adjectif "grande" était en réalité un euphémisme. Elle était gigantesque. Je tournais la tête vers Anthony qui me fit un sourire.
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- Waouh ! Sympa la baraque. Je murmurais ébahie.
Il sourit encore plus.
- Merci. Cette maison c'est la fierté de ma maman.
- Que font tes parents dans la vie ? Si ce n'est pas indiscret ?
- Mon père est avocat et il a investi dans pas mal de trucs. Ma mère est infirmière mais a envie de tout arrêter pour ouvrir son restaurant mexicain ici, à Memphis. Elle devrait parce que personne ne cuisine mieux qu'elle.
- A ce point ? Je demandais surprise. Pour l'instant à mes yeux, personne ne cuisine mieux que toi.
- Alors dis-toi que la femme que tu vas rencontrer dans quelques minutes est celle qui m'a tout apprit.
Je souriais attendrie. Il avait l'air d'avoir tellement de respect pour les personnes de sa famille. Je n'avais jamais connu cela, je n'avais jamais eu de vraie famille à part Nana et les familles d'accueil dans lesquelles j'avais été ballottée toute ma vie. Très vite, j'avais voulu m'émanciper et dès que j'avais eu mon diplôme, j'avais décidé de voyager, le plus possible. J'avais fais un an dans une école d'art et j'avais arrêté pour venir m'occuper de ma grand-mère.
Anthony descendit de la voiture en premier et la contournait m'aider à en sortir. Il se rendit ensuite dans le coffre pour récupérer nos sacs et me fit un sourire avant de me dire de le suivre, ce que je fis. Il s'était garé devant l'une des portes du garage et on longeait la maison jusqu'à la porte d'entrée. Elle était vraiment très grande. Le grand brun à côté de moi frappait trois grands coups et on attendit. Il baissait les yeux sur moi et le sourire qui me fit me donnait envie de me mettre sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Le genre de sourire super mignon et attendrissant qu'on aimait forcément lorsque notre petit-copain nous le faisait. Mais Anthony n'était pas mon petit-copain et il ne le serait jamais.
