7. Chez Marianne

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J'arrive à 18h57 dans la boutique, et je suis aussitôt prise en sandwich entre la porte et une vendeuse.

- Bonjour, puis-je vous aider ?

Euh, j'en sais rien pétasse, j'ai même pas encore mes deux pieds dans le magasin !

- Bonjour, merci mais je vais me débrouiller.

Elle me lance un sourire forcé et part s'engouffrer dans un rayon.  J'ai horreur de me faire accoster comme ça !  Je sais bien, c'est leur boulot et tout et tout, mais c'est insupportable !

J'avance dans l'allée centrale et constate que Monsieur Stanislas est au fond, avec son Bastien. Un vrai petit toutou !

- Ah enfin ! lâche mon cher client.

- Enfin quoi ? Il est 19h tout pile, dis-je en lui tendant mon poignet pour qu'il regarde ma montre.

- Oui bah être à l'heure, c'est déjà être en retard !

- Et qui dit ça ?

- Mon père, annonce-t-il hautain.

- Et bah je vais peut-être t'apprendre un petit truc Stanislas : je ne suis pas ton père !

Bastien l'ami pot de colle pouffe de rire dans le dos de son pote.

- La ferme Bas !  Et c'est Sta-...

- Oui je sais. Stan. Seulement Stan. Bon, qu'est-ce qu'on fout là ?

- Il te faut des fringues pour chez mes parents.

- J'ai l'air d'une naturiste ?

Bon oui je kiffe ça mais bon...

- Seulement pas l'air d'un investisseur.

- Et j'ai l'air de quoi au juste ? demandé-je.  Nan, en fait, je ne veux même pas savoir ! Ma main risquerait sûrement d'atterrir dans ta tronche de Monsieur Parfait.

Bastien se marre une nouvelle fois dans son coin, exaspérant au passage ce mec énervant que je vais devoir supporter pendant deux jours.

- Et qu'est ce qu'il fout là lui encore ? dis-je énervée. On a besoin d'une nounou Stany ?

La gueule de mon client se fige instantanément et son visage se colle presque au mien.

- M'appelle, plus, jamais, comme ça, dit-il les dents serrées.  

Oh bah merde ! V'la qu'il le me fout les chocottes maintenant !

- Ok, dis-je d'une voix à peine audible contre son visage.

J'oublie Stany ! Reçu 5 sur 5 !

J'essaie 36 000 tenues différentes pour  satisfaire "seulement Stan". En gros, je porte, il juge, je ferme ma gueule, il paye. Sans oublier de dire "il mate", aussi.

Le rideau de la cabine d'essayage s'ouvre alors que je suis en train de remettre mon jean pour enfin quitter cet endroit.

- Hé ça va oui ?! hurlé-je.

- Désolé, je croyais que tu avais fini, déclare Bastien.

- Bah si c'est fermé c'est que je n'ai pas fini. Mais vas-y, rince-toi l'oeil, dis-je en voyant son regard sur mon soutif.

- Désolé chérie, mais tu n'es pas du tout mon style. Je les préfère avec moins de nichons, et plus de queue. Essaie ça aussi, dit-il en me donnant une robe noire.

Si Dieu existe, demandez-lui d'avoir pitié de moi !

Si Dieu existe, demandez-lui d'avoir pitié de moi !

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