17. Confidences sur l'oreiller

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Stan nous conduit dans notre chambre en portant mes bagages. Je ne prends même pas le temps d'observer la pièce, et m'étale sur le lit en soufflant de désespoir. Putain ça va être long ! Ce n'est que quelques secondes plus tard que je remarque que "seulement Stan" a reproduit le même geste que moi. Nous sommes donc là, tous les deux, affalés comme deux cornichons, sur sa couette Linkin Park.

- Linkin Park ? dis-je choquée.

- Bah quoi ? T'aimes pas ?

- Putain mais j'adoooooore ! crié-je en me relevant.

Je me mets face à la couette et remarque que mon client est étalé sur le "Linkin".

- Bouge ton cul "seulement Stan", dis-je en en lui tirant sur les jambes. Et d'ailleurs, t'es pas un peu vieux pour mettre des draps comme ça ?

- Je te rappelle que je n'habite pas avec mes parents, ça fait dix ans que je ne vis plus ici, annonce-t-il en se décalant sur le lit.

- Dix ans de bonheur j'imagine, rié-je.

J'entends Stan rigoler à son tour. Je crois que je préfèrerai m'enfermer ici pendant ces deux jours. Et je pense que Stan ne me contredirait pas. Je me rallonge près de lui, les bras croisés derrière ma tête et regarde le lustre blanc qui pend au milieu de la pièce.

- C'est quoi le problème avec ton frère ? Parce que franchement, un frère comme ça, je n'en voudrais pas !

- Bah j'n'ai pas choisit Iris. Je crois qu'il n'a pas aimé avoir de la concurrence si je peux dire ça comme ça. Il est l'aîné et il estime être le seul à avoir la reconnaissance du paternel. C'est d'ailleurs ce qu'il se passe. Il n'y en a toujours eu que pour lui, et ce n'est pas prêt de changer.

- Pourquoi ? Je veux dire, tu n'as pas l'air plus con que lui, enfin tu m'as comprise...

- Je ne sais pas, c'est comme ça, dit-il serein.

- Bah c'est moche.

- Mmmm...

- Stan ?

Voyant qu'il ne me répond plus, je quitte le lustre des yeux pour me tourner vers mon voisin. On dirait que Monsieur Stress s'est endormi. Je l'observe durant je ne sais combien de minutes avec affection. Finalement, je peux comprendre le comportement changeant de Stan face à ce repas de Noël qui s'annonce compliqué pour lui. Je pense que dans d'autres circonstances, j'aurai pu l'apprécier sans problèmes. C'est vrai que nos débuts ont été tumultueux. En fin de compte, je suis plutôt contente de devoir l'aider à supporter ce calvaire. Je n'imagine pas la peine qu'il aurait eu à venir ici tout seul. Et pire, s'il était venu avec Bastien, je pense que son frère en aurait profité pour le chambrer un peu plus.

N'aie pas peur "seulement Stan", Iris est là, et tout ira bien...

N'aie pas peur "seulement Stan", Iris est là, et tout ira bien

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