12. La passagère

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Nous voilà partis depuis presque une heure et "seulement Stan" est toujours crispé sur son volant. Il nous reste plus de quatre heures de route, et s'il reste dans cet état, on va se faire chier grave.

- Tu vas tenir jusqu'à Bordeaux ? demandé-je en brisant le silence. Parce qu'il est 2h du mat', et il reste encore beaucoup de route.

- Pourquoi ? Tu veux conduire à ma place ?

- Ça ne risque pas. J'n'ai pas le permis.

- T'es sérieuse ? Comment une fille de 30 ans peut, ne pas avoir le permis ?

- Mais je t'emmerde Stanislas ! Et j'ai 26 ans triple con !

Voilà, cet abruti m'a vexé. 30 ans ! Mais il m'a bien regardé ? S'il avait observé autre chose que mon cul, il aurait peut-être vu qu'il pensait de la merde.

- Oh allé fais pas la gueule, dit-il en se tordant de rire.

Je ne lui décroche pas un mot, ni même un regard et fixe le décor noir à travers la vitre passager.

Tes paupières sont lourdes Iris...

Je suis carrément en train de m'endormir la tête contre la vitre gelée. Mais je n'ose pas m'abandonner dans les bras de Morphée. On ne sait jamais, s'il prenait l'envie à "seulement Stan" de me larguer sur le bord de la route comme un labrador.

- On va s'arrêter deux heures, annonce-t-il alors que je lutte durement pour garder mes yeux ouverts. Y a un hôtel à la sortie à trois kilomètres.

- Et... frère ? marmoné-je.

- Son train arrive à 8h30. C'est pour ça qu'on a juste deux heures.

- Mmm...

- Toi aussi t'es morte.

- Mmm...

Quoi ? Morte ? Il m'emmène dans un coin pour m'égorger ?

J'ouvre alors instantanément mes yeux qui s'étaient fermés. Hors de question que je laisse ce mec me trucider !

Je me concentre pour ne pas laisser mes paupières se baisser à nouveau. C'est dur, mais j'y arrive quand même. Mais c'est dur...

Oui et t'y arrives quand même ! On a compris !

Nous arrivons dans un Mercure, à Poitiers, je crois. En pleine nuit, c'est le désert là-dedans. Je me croirais presque dans un épisode d'Esprits Criminels. Celui où un couple arrive dans un motel au milieu des bois, géré par un tordu qui réquisitionne les petites culottes de ces dames pendant la nuit.

Bon là, Stan et moi ne sommes pas en couple. Le gérant est une femme. Il n'y a pas trop de bois.

Et puis, de toute façon, j'n'ai pas de culotte.

Et puis, de toute façon, j'n'ai pas de culotte

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