15. Édouard

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Stan et moi attendons le frangin sur le parking de la gare. Monsieur Contrôle est clairement angoissé. Encore pire que ce qu'il m'a montré jusqu'à maintenant. Mes yeux suivent ses va-et-vient devant la voiture avec attention.  Je sors ensuite de sa belle Audi quand je le vois qui se fige en regardant un type à quelques mètres.  Le frère sûrement.

Allé, en piste Iris ! Montre-lui que tu es un bon investissement ! 

Je me place à côté de "seulement Stan" et emmêle mes doigts dans les siens. Il me regarde alors surpris.

- Ça va détends-toi, dis-je à son oreille. Regarde faire la professionnelle.

Sur ces mots, je dépose un baiser sur sa joue et lui souris tendrement. Il me regarde alors, serein, et souffle un grand coup.

- Hé mon p'tit Stany ! lance le mec devant nous.

Stany ? Moi, je me suis faite engueuler pour avoir dit ça !

- Salut Ed, dit froidement mon Monsieur Stress.

- Comment tu vas triple buse ? demande cet abruti.

Oui, abruti ! Je n'ai pas de frère et soeur mais ce qui est sûr, c'est que je ne pense pas que ce soit comme ça qu'on se dise bonjour en famille.

- Bien.

- Et qui est cette jolie créature que tu as amené ? Un cadeau pour moi ?

Nan là, c'en est trop !

Je tends ma main au grand con qui sert de frère à  Stan.

- Je suis Iris, la fiancée de Stan.

Édouard sert ma main, un peu trop longtemps à mon goût soit dit en passant.

- Quel dommage...

- Dommage pour qui ? demandé-je avec un grand sourire plaqué sur mon visage.

- Et bien frangin, je suis fier de toi... t'as enfin trouvé une bonne âme pour s'occuper de tes bijoux de famille. Dis-moi, tu la paies combien pour qu'elle accepte de s'allonger ? demande-t-il en se marrant.

Je reste choquée, scotchée, figée devant ce mec ô combien méprisable. Ce n'est pas le fait qu'il insinue que j'accepte de l'argent qui me froisse, en plus il a raison, mais bien  la façon dont il ose parler à son frère. 

- Stan n'a pas besoin de me payer pour que je m'allonge, Eddy. Je le laisse disposer de moi avec plaisir. On y va ? dis-je en regardant sa tronche se crisper.

Moi qui trouvait Stan irritable, je me rends compte que cet adjectif correspond davantage à Édouard. 

Tu m'étonnes qu'il était stressé mon "seulement Stan".

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