L'imposture 2

14. Le lunatique

Le réveil de mon téléphone résonne dans la pièce. J'ai l'impression de n'avoir dormi que dix minutes c'est atroce. Émergeant doucement mais gardant les yeux clos, je sens une masse couchée sur moi.

Nan mais je rêve ! Ce couillon de Stan est vautré sur moi !

Je tente de me libérer de son étreinte forcée mais n'y parviens pas.

Qu'est-ce qu'il est lourd putain !

Je gigote dans tous les sens pour faire pivoter ce mec raide comme un cadavre, sans succès.

- Stan ?... Stan ?

- Mmm...

- Stan ? Faut se lever.

- Mmmmm...

- Stan !

Il râle doucement en enroulant ses jambes dans les miennes alors que sa main s'aventure sur mon ventre. Je la sens remonter, et remonter encore.

- Héééé ! Bats les pattes sale pervers !

J'ai pas de soutif en plus !

Stan sursaute et je peux voir son regard en coin, ainsi que son sourire satisfait.

- Désolé, réflexe...

- Tu tripotes souvent les gens qui dorment à côté de toi ? Allé bouge de là ! 

- Forfait Chêne ?

- Dans tes rêves ! 

- J'ai payé.

- Et techniquement, le contrat devait prendre effet à 15h00. Je suis déjà bien gentille d'avoir accepté de venir plus tôt.  Et je te signale, que t'as toujours la main dans mes nichons !  Vire de là !

Stan s'exécute et roule de l'autre côté. Il attrape ensuite sa montre pour l'enfiler. 

- Faut qu'on bouge où on va être à la bourre, dit-il sur un ton glacial. Maintenant.

- Tu serais pas du genre lunatique par hasard ? C'est dingue ce que t'es d'humeur changeante !

- Je ne t'ai pas demandé de diagnostic.

C'est bien ce que je disais : lunatique.

Nous sortons de l'hôtel et Stan a repris son air coincé/tendu de la veille. On est pas encore arrivés à Bordeaux et la route s'annonce longue, et terriblement barbante.

Je m'ennuie et tente de me détendre en pensant à un truc cool. Me vient alors Bruno Mars en tête. Je me remémore le clip et me revois quelques jours plutôt à faire de la "air pole dance".

- Versace on the floor. Oooh take it off for me, for me, for me, for me now, girl. Versace on the floor. Oooh take it off for me, for me, for me, for me now, girl, chanté-je tout bas pour me détendre en fermant les yeux.

Je jette un regard furtif par-ci par-là au conducteur pour jauger son humeur. Il sourit, parfois, et semble s'apaiser aussi. 

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Je vous mets cette chanson qui tourne en boucle dans mes oreilles en ce moment tellement je la kiffe !
On est bien loin de JUL, et c'est tant mieux.
😂😂😂