Après cet incroyable été, le mois de septembre arriva. Le mercredi 6 septembre 2017, cette nouvelle année commença.
On a démarré très doucement car des débutants avaient rejoins notre groupe, on a fait une séance de plat semblable à certaines que l'on a pu faire lors de l'été. Les plus confirmés, je veux dire ceux qui montaient déjà dans ce groupe donc Mama, Elouen, Jules, et moi, faisions les exercices sans les étriers pour compliquer un peu. Je montais toujours Oxane, on avait encore évolué toutes les deux durant les cours de l'été, et on était même parties en rando une après midi.
Au début de cette première séance, nous étions au trot avec Oxane lorsque j'ai aperçu à l'autre bout de la carrière Aline en train de parler avec Suzelle et la présidente de l'association. Jusqu'ici ce détail paraissait parfaitement banal. Mais bien sûr, il ne l'était pas.
Elles paraissaient si sérieuses.. et.. je vais passer pour quelqu'un de parano, mais je me sentais étrangement visée par leur discussion. De loin je me sentais observée, et en m'approchant j'ai cru entendre mon prénom. J'ai alors tenté d'écouter ce qu'elles disaient en passant à côté..
Peu après, je me suis rendue compte qu'elles parlaient bien de moi. Ce n'était plus seulement une impression, j'en étais persuadée. Cependant je n'avais aucune idée de ce qu'elle disaient de moi. Je commençais à réfléchir à ce que j'aurai pu faire.. mais je ne voyais vraiment pas. Quand soudain Suzelle m'appelle : « Tu peux venir Léane ? ». J'ai eu un énorme coup de stress. Je n'avais absolument rien fait de mal, alors le seul scénario possible que j'ai eu le temps de m'imaginer était celui d'une bêtise que quelqu'un aurait faite et dont j'aurai été accusée, et dans ce cas j'allais donc devoir prouver que je n'étais pas coupable et cette histoire causerait peut être des problèmes.. Cela dit, je ne croyais même pas en cette hypothèse car aucun autre cavalier n'avait fait quoi que ce soit non plus, nous venions tout juste de commencer l'année..
Je me suis alors approchée d'elles, la boule au ventre, puis je me suis arrêtée face à Suzelle qui commença à m'expliquer : "On a remarqué que tu avais beaucoup progressé. Nous voulons alors te proposer de rejoindre le cours suivant, celui des galops 4, tes camarades ont encore à apprendre.." Ce sont les phrases que j'ai retenues, presque mot pour mot, car j'étais choquée de les entendre, je m'attendais vraiment à l'extrême inverse.
J'ai donc dû répondre, sans vraiment avoir de réponse, car c'est le genre de questions auxquelles on ne peut pas dire non. J'ai répondu en partie à contrecœur que j'étais d'accord. Des larmes me montaient aux yeux, c'était un réel paradoxe pour moi car je ne pouvais pas me faire à l'idée que j'allais quitter ce groupe avec mes meilleurs amis.. mais face à cela j'avais l'opportunité d'intégrer un cours d'un niveau supérieur et progresser encore. Je voyais cela un peu comme une trahison pour eux, alors qu'ils resteraient bel et bien mes amis.. pourtant, je culpabilisais déjà d'avoir dit oui. Deux émotions contradictoires se confondaient en moi, d'une part la fierté, et d'une autre cette culpabilité.
J'ai regardé Aline, qui m'a dit "je le vois que tu as quelque chose sur le cœur". Je me retenais si fort de ne pas pleurer.
Suzelle m'a ensuite expliqué qu'il y avait encore besoin de temps pour que mes camardes progressent, puisqu'elle savait que c'était cela qui m'attristais.
Je ne savais plus quoi dire, j'ai baissé les yeux et j'ai regardé Oxane, tellement perturbée, j'ai demandé : "je pourrais quand même continuer avec elle ?"
J'essayais de me rassurer comme je pouvais. Suzelle m'a immédiatement répondu que oui !
Une fois la décision officiellement prise, je suis repartie poursuive le cours. Mes amis m'ont demandé ce qu'elles m'avaient dit, je n'ai pas voulu leur annoncer tout de suite, même si l'un d'entre eux avait déjà entendu.. J'ai versé quelques larmes.Une fois le cours terminé, je les ai réunis derrière l'écurie pour enfin leur annoncer. J'étais face à eux, j'ai pris sur moi et j'ai prononcé cette phrase : "je dois quitter le groupe".
J'étais prête à pleurer alors je me suis retournée, j'ai réussi à expliquer rapidement, sans aucune prétention : "Elles m'ont dit que la différence de niveau m'amenait à rejoindre les galops 4".
Ils m'ont tout de suite posé quelques questions : "tu vas sauter plus haut ? Et faire du cross ?"
Et puis.. finalement ils m'ont fait comprendre que d'une part, c'était une chance.Les galops 4 l'ont ensuite appris, ils m'ont dit qu'ils étaient heureux de m'accueillir. Ça m'a vraiment touché. J'ai beaucoup pleuré le soir, dès que je suis rentrée chez moi.
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Mon histoire
AdventureUne histoire réelle qui résume ma vie et mon évolution en tant que cavalière