Oxane

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Revenons au début de ces fameuses vacances de la Toussaint, le jour du décès de Beedies. J'étais venue monter Echo en carrière. Durant notre séance, j'ai aperçu Aline ramener une jument. En se rapprochant, je me suis rendue compte que cette jument, c'était Oxane. Elle marchait lentement, l'air souffrante. Au fond de moi, je savais ce qu'il lui arrivait, mais je me mettais à espérer que j'avais mal vu.. que ce ne soit pas elle..
Ma mère est me voir quelques instants plus tard et m'a dit "ne t'inquiète pas, tout va bien se passer pour elle". J'ai compris instantanément.
Je me sentais vraiment mal. Et je n'en savais pas plus, j'avais juste compris qu'elle devait partir en clinique à cause de cette maladie.
J'ai assez rapidement mis fin à ma séance, puis j'ai brossé et ramené Écho dans son pré qui se trouvait plutôt loin de l'entrée du club.
Je voulais dire au revoir à ma Oxane avant son départ en clinique, en espérant qu'elle en ressorte un jour. Elle avait été mise dans un box en attendant qu'un van de la clinique vienne la chercher. Je l'entendait hennir de loin, ça me brisais le cœur.
Je me suis dépêchée de ramener Écho pour pouvoir la revoir. Mais, à mon retour, j'ai entendu un bruit de moteur. J'ai couru. Et au moment précis où j'arrivais, j'ai vu un van blanc partir, lentement. C'était le sien. Je suis restée paralysée. Je ne l'ai pas quitté des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse au loin. L'image est encore si précise dans ma tête. C'était elle, je l'ai vue partir, mais je l'ai juste vue. Je ne lui ai pas dit au revoir, alors que j'aurai pu. Imaginez une seconde voir un être avec qui vous aviez tant évolué, et que vous avez aimé si fort.. s'en aller, souffrant, devant vos yeux sans que vous ne puissiez plus rien lui dire, car c'est trop tard.

Les jours s'écoulaient, j'avais régulièrement des nouvelles, parfois elle allait mieux, et parfois pas du tout. Son état s'avérait être complètement instable.
Je devais garder les doigts croisés et le sourire aux lèvres, comme si une partie de moi savait que tout allait mal mais qu'une autre osant toujours espérer la surpassait.
On m'en parlais beaucoup, et je faisais comme si j'étais confiante sur le fait qu'elle allait revenir. Quand j'apercevais le moindre van je l'imaginais dedans. Un jour un van est venu au club, mes amis m'ont demandé si c'était elle, ça m'a brisé le cœur de leur dire que non.
Je rêvais d'elle et de son retour, j'y pensais sans cesse. D'un autre côté je perdais espoir petit a petit, je pleurais chaque jour sans exception. J'avais même appris qu'elle se faisais du mal, qu'elle se tapait à sang dans son boxe.

Une semaine et demi s'est écoulée, nous étions le jeudi 2 novembre 2017, je participais à un stage de trail ce matin là. L'atmosphère était toujours pesante, mais ce jour là c'était particulier.
Pendant le stage, je voyais la présidente de l'association parler avec Suzelle, j'ai pu devenir à leur expression que quelque chose n'allait pas mais ça ne m'a pas plus alerté, à vrai dire c'était comme cela chaque jour à présent.. Jules m'a fait remarquer qu'on aurait dit que je faisais la gueule, je lui ai répondu en souriant que non, pas du tout.

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