Chapitre 16

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Je met le papier dans ma poche et m'avance, haletante, face aux trois maisons que je regarde attentivement. Elles sont toutes identiques et paraissent neuves. J'hésite longtemps avant de m'avancer vers l'une d'elles. La plus à droites de toutes. J'en fais le tour puis ouvre la porte d'entrée sans bruit, l'appréhension et la peur nouent ma gorge à m'en faire mal. Tremblante, je referme la porte derrière moi avec l'impression d'avoir fait le mauvais choix. Je suis un couloir qui dessert sur un salon, puis lui même sur une cuisine. Soudain, un téléphone sonne à proximité de moi me faisant sursauter violemment. Je me tiens au mur pour reprendre mes esprits puis décroche le téléphone. J'avale ma salive avec difficulté avant de parler.

- Allô ?

- Aurore, quel plaisir de t'entendre, ricane une voix très grave qui semble modifiée.

- Qui est-ce ?

- Tu sais qui je suis.

- Que me voulez vous ? m'emportais-je en me mettant à pleurer tant la peur me pèse.

- Sèche donc tes larmes. Je t'ai connue plus forte que ça, ajoute la voix. Je t'appelai juste pour t'informer que tu es dans la maison vide. Ah... Et il te reste 1minutes 06 pour nous trouver.

- Comment ? Demandais-je en ayant tout à fait compris ce qu'il m'a dit.

- Ow... J'ai oublié de préciser dans ma petite lettre que tu as un temps... Je m'en excuse, pouffe l'inconnu avant de raccrocher.

J'entre alors dans une colère noire et oubliant ma peur et mes tremblements, je balance le téléphone contre un mur et sort en trombe de cette maison. Je laisse mes pas me guider vers la celle du milieu et entre sans me poser de questions. Aussitôt, j'entends des pas à l'étage. Un enfant court.

- Estelle ? Appelais-je en me précipitant dans les escaliers.

Mais une silhouette noire me barre la route brusquement. Je dévale les escaliers à la renverse et je hurle de douleur en me tenant le poignet déjà brisé. Je peine à respirer tant mes côtes me font souffrir. Autour de moi je ne discerne pas bien les formes. Je vois quelqu'un descendre les escaliers, avec probablement ma fille dans les bras.
- Estelle, soufflais-je en me redressant soudainement. Mais l'inconnu prend soin de me maintenir au sol et je ne parviens pas à résister.

- Ne bouge pas, tu es blessée, susurre une voix. que je crois reconnaître.

- Mama! Mama! m'appelle une petite voix enfantine.

- Je veux... ma fille, dis-je en peinant à parler, les larmes coulant sur mes joues.

- Mais il est trop tard Aurore. Tu as perdu 2 secondes à jeter le téléphone, et c'est justement 2 secondes qu'il te manq...

Mais à ce moment, la porte s'ouvre violemment ne laissant pas le temps à l'agresseur de terminer sa phrase qui recule.

- Laisse la tranquille! Ordonne une voix d'homme qui se jette sur la silhouette. Quelqu'un d'autre s'approche précipitamment de moi. Dans mon champ de vision, je suis surprise de voir Julia.

- Aurore ne bouge pas je vais m'occuper de toi, me rassure-t-elle. Alan est là, ajoute-t'elle.

- A... Alan ? Répétais-je.

Elle hoche la tête puis la tourne vers Alan qui est en train de se battre contre l'inconnu au chapeau noir. Je me redresse lentement, avec l'impression que quelqu'un est en train de m'arracher les os. Je n'arrive pas à rester sans rien faire, ma fille est là, a quelques mètres de moi. Je n'aurai qu'a me lever et la reprendre de force. Je demande à Julia de m'aider. Elle le fait à contrecœur tout en me sermonnant.

- Arretez! Criais-je.

Ma vois résonne entre les murs de la pièce en frappant les tympans de tout le monde. Le calme se fait instantanément à ma grande surprise. Tous me regardent dans l'incompréhension. Je suis débout entre l'inconnu et Alan.

- Ne faites pas ça, dis-je d'un ton résigné. Je regarde ma fille qui n'est plus qu'a quelques centimètres de moi. Vous allez lui faire du mal, dis-je alors.

Je reste une dizaine de secondes ainsi, les yeux rivés sur ma fille. Elle a beaucoup grandi ces 5 derniers mois.

- Ça suffit, râle alors l'inconnu qui se précipite vers la sortie.

- Mama ! Se met à pleurer Estelle. Mama !

Alan se lance à la poursuite de cette personne masquée au chapeau noir.

- Estelle ! Criais-je en me mettant à courir malgré la souffrance que me procure mon corps.

J'entends Julia ôter ses escarpins et nous suivre. Mais arrivés au bout de la ruelle l'inconnu se retourne brusquement en braquant une arme sur nous.

- Il fallait aller plus vite Aurore. Ton temps s'est écoulé et tu ne nous à pas trouvé.

- J'étais dans la maison avant la fin du chrono, clamais-je en m'avançant.

- C'est Estelle et moi que tu devais trouver, pas la maison, ricane la voix. Quand à toi Julia, tu me le paiera ! Menace t-il en disparaissant et en se frayant un chemin dans la foule.

- Pas cette fois ! Ripostais-je déterminée à ne pas le laisser fuir. Je sais que c'est toi Oscar ! Hurlais-je dans l'espoir qu'il m'entende. Mais lorsque nous arrivons dans la rue passante, il a de nouveau disparu, avec ma fille.

Estelle DolorèsWhere stories live. Discover now