Chapitre 17

2 0 0
                                    

Je me laisse glisser le long d'un mur. Alan est parti à la poursuite de l'inconnu, et je suis quasi certaine que c'est Oscar.

- J'appelle une ambulance Aurore, me préviens Julia qui est restée auprès de moi.

- Non non... Soufflais-je en peinant à respirer.

- Je peux pas te laisser comme ça tu es extrêmement pâle et tu peux même plus parler, insiste-t-elle en composant le numéro !

- J'ai dis non ! m'écriais-je à bout de force. S'il te plaît... repris-je dans un murmure.

Julia me regarde puis raccroche.

- Tu n'est pas raisonnable... me lance-t-elle en s'asseyant à mes côtés. Qu'est ce que je vais faire de toi ? Tu ne tiens même pas debout ! Ajoute-t-elle pour me faire changer d'avis.

Voyant que je reste sur mes positions, elle fini par se résigner.

- Tu est bête Aurore... Tu es en France ici, personne ne sait pourquoi ni comment tu es dans cet état, tu n'as pas à avoir peur.

- Je n'ai pas peur, répondis-je aussitôt. Mais je ne fais que ça être dans un hosto, l'autre con avec son chapeau m'en faire voir de toutes les couleurs et à chaque fois je finis comme ça alors a force tu peux comprendre que j'en ai assez.

- Tu n'en aura pas pour longtemps tu sais !

- C'est ce qu'on me dit à chaque fois...

- Mais que tu es têtue !

- Toi aussi ! Répliquais-je.

Je la regarde, elle fait de même, et nous nous mettons à rire. Mais je m'arrête aussitôt que mes côtes me font souffrir et remplace mon sourire par des larmes. Je pleure de douleur. J'ai mal et je ne peux le nier. Mais mon cœur saigne une nouvelle fois d'avoir vu ma fille disparaître devant mes yeux et c'est la douleur la plus atroce que je connaisse.

- Excuse moi, me dis Julia.

- C'est pas de ta faute.

- Non je veux dire excuse moi pare ce que... Je ne savais pas pour ta fille et... C'est de ma faute si tu en es là.

- Arrête Julia, lui dis-je en essuyant mes larmes.

- Mais si je n'avais pas accepté tu n'...

- Il aurai trouvé quelqu'un d'autre et ça se serai passé exactement pareil, la coupais-je en finissant sa phrase de la bonne manière.

Elle me sourit faiblement en guise réponse.

Alan arrive quelques minutes plus tard, tout essoufflé. Lui aussi se laisse glisser le long du mur le temps de reprendre une respiration normale. Puis il se tourne vers moi.

- Écoute Aurore... Commence-t-il en baissant la tête. Je n'ai pas réussi à...

Peut-être suis-je tombée sur la tête ce qui expliquerai le fait que ma main soulève son menton pour qu'il me regarde et que je l'embrasse. Je ne sais plus vraiment. Mais peu importe ce moment est comme un antidouleur. Un mélange de fougue, de rage et de tendresse se mêle à notre baiser. A son contact, mon ventre se met à fourmiller, mon cœur bat plus vite et plus fort. Nos lèvres se détachent mais nos yeux n'y parviennent pas jusqu'à ce qu'il se lève et s'éloigne de nous, son téléphone dans la main. Je soupire, je pose ma tête contre le mur et regarde le ciel. Les nuages traversent doucement le ciel pendant que le soleil nous illumine de sa chaleur. Mon coeur bat la chamade quelques instants encore puis s'apaise avant de redevenir terne.

- Mais où t'emmène-t-il ? Murmurais-je à l'intention d'Estelle.

Seul le vent me répond en caressant mon visage quelque peu amoché.

- Tu vas faire quoi maintenant ? Me demande mon amie Française en brisant le silence.

Je réfléchis, puis la réponse sort d'elle même.

- Je vais chercher ma fille. Je ne vais pas attendre de recevoir une invitation pour la sortir d'affaire, ajoutais-je avec un soupçon de colère dans ma voix.

Elle hoche la tête.

- Je vais t'aider, déclare-t-elle sur un ton déterminé.

- Non c'est hors de question, la stoppais-je net.L'autre abruti t'en veux déjà de ne pas avoir coopérer avec lui alors je ne vais pas risquer de te perdre ! Dis-je une larme dans le coin de l'œil.

- Je crois que tu ne m'as pas comprise Aurore, ajoute Julia d'une voix calme et posée tout en s'approchant de moi.

Elle s'assoit à mes côtés puis se met à regarder le ciel à son tour.

- J'ai parfaitement saisi ce que tu m'as dis et ma réponse est non, persistais-je.

- Ce n'étais pas une proposition.

Le silence plane quelques secondes entre nous, puis elle continue.

- Je n'attendais pas que tu acceptes mes propos car mon choix est déjà fait et rien ne pourra me faire changer d'avis, lance-t-elle fièrement, un sourire aux lèvres.

- Tu trouves ça drôle ? m'exclamais-je en la regardant sévèrement.

Elle tourne son joli visage vers moi puis se met à rire aux éclats.

- Tu verrais ta tête, s'esclaffe-t-elle.

J'allai lui répondre sur un ton orgueilleux mais en la voyant ainsi je me met à rire nerveusement d'abord, puis de bon cœur. Un rire à m'en faire mal au ventre. Aux côtes. Un rire comme on les aime. Celui qui se transforme en fou rire incontrôlable. Celui qui soulage les peines. Celui qui fait pleurer. Ce rire là c'est mon préféré.

Estelle DolorèsWhere stories live. Discover now