ONE

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Désespoir.

Le même putain de mot que je voyais lorsque je fermais les yeux la nuit.

Le même putain de mot que je voyais lorsque je me réveillais le matin.

Désespoir, désespoir, désespoir.

Je l'aimais, merde. Encore. Je ne pouvais pas nier les sentiments que j'avais pour lui, aussi difficile la situation pouvait être. Mais je ne pouvais pas. Un point et c'est tout.

Désespoir, désespoir, désespoir.

Un désespoir au goût de chagrin, de larmes et de morve. Oui, de la morve.

Je voulais juste l'avoir à moi. Rien qu'à moi. En avais-je pas le droit ?

Je me mouchai bruyamment dans un mouchoir avant de le lancer à travers ma chambre pour qu'il atterrisse dans la corbeille près de la porte. En vain. J'étais nulle.

À moins que tout le monde soit nul et que je sois la seule personne pauvre, gentille et innocente. Parce que ce qui m'arrivait, ce n'était juste pas humain. Aucune personne ne pouvait supporter tout ce que j'avais supporté. Tous les sentiments que j'avais dû refouler pendant tant d'années et qui étaient revenus chambouler l'équilibre que j'avais établi. Il avait tout perturbé.

Je me tournai sur le côté en tirant ma couverture sur moi.

Et il était parti. Pour vivre avec cette chose moche et arrogante qu'il appelait sa fiancée. À ce mot, j'eus envie de me jeter sur mon téléphone et répondre à chacun des messages avec lesquels il m'avait bombardée, jour et nuit. Juste pour le ramener vers moi. À moi.

Ma main se tendit vers mon cellulaire que je pris avec précaution.

Après être rentrée chez moi la semaine passée lorsque j'avais rompu avec Ryan, j'avais pratiquement tout démoli dans ma chambre.

Dont mon téléphone.

Bailey m'avait entendu hurler contre toutes les fournitures de ma chambre, mais il n'avait rien fait pour m'en dissuader. Lorsque j'avais fini de tout casser, il était entré et m'avait prise dans ses bras, sans un mot. Malgré ce que je lui avais dit la veille.

Il était mon père.

Je posai précautionneusement mes doigts sur l'écran craquelé et composai mon code. Mon téléphone s'ouvrit alors sur une photo d'un paysage que j'avais photographié alors que nous étions en voyage ensemble.

Mes yeux se remplirent d'eau. Je m'empressai de supprimer tout ce que j'avais de lui.

Pour oublier.

Ne serait-ce qu'un instant.

Mes mains tremblèrent alors que j'appuyais sur « supprimer » à chaque souvenir que j'avais avec lui.

J'en avais bien le droit. Il m'avait supprimée à son tour, il n'y avait même pas dix jours, maintenant.

— Ellya ?

Je m'immobilisai, les larmes me brouillant la vue. Hésitante, je déposai mon iPhone sur ma commode.

— Ou-oui ?

La porte s'entrouvrit lentement et la tête blonde Daniel apparut.

— Ça va ? murmura-t-il.

Pour toute réponse, je me laissai retomber sur le dos en grognant. Tout le monde me posait la même putain de question alors qu'ils savaient déjà tous la réponse. Non.

N-O-N.

Juste non ! Je ne vais pas bien, okay !?

Je reniflai en sentant les larmes me picoter les yeux. Hors de question que je pleure devant Daniel. Je me cachai alors sous ma couverture, les yeux fermés.

LOVE(LESS) - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant