TWENTY SIX

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Nous avions passé plus de trois jours cloîtrés chez lui - plutôt souvent dans la chambre - ne vivant que de pizza, d'amour et d'eau fraîche. Riant, pleurant, nous redécouvrant.

Aimant, apprivoisant ces parties de l'autre que nous avions oubliées.

Parlant de tout et de rien, des heures entières. Et pendant ce temps là, je réalisai que je le connaissais à peine. Il me parla de la séparation de ses parents et la compétition incessantes entre les deux pour avoir le plus de renommée. Après leur séparation, ils avaient vendu leur entreprise commune et avaient décidé de se faire concurrence en ouvrant chacun leur compagnie. CatCo et Harold inc. se  déchiraient dans les journaux, disaient chacun de la merde sur l'autre pour se faire tomber.

Et il y avait Daniel entre tout ça.

Il me parla de la première fois qu'il m'avait vue, adolescente arrogante qui envoyait chier tous ceux qui osaient la complimenter sur quoi que ce soit.

— Argh, non, s'il te plait...

— T'étais une vraie salope, Taylor, mais il faut dire que je préfère la dévergondée d'aujourd'hui.

— Tais-toi, t'étais pire ! T'as baisé la moitié des filles de notre lycée privé !

Il avait levé les yeux au ciel.

— Mouais, mais pas Mathilde. J'voulais pas corrompre sa... petite âme sensible.

Scuza, mais c'était elle la pute de toute l'histoire.

Yeah, j'pense que je l'ai baisée finalement.

Je l'avais tapé, vexée, et ça avait fini en une autre série de baisers étourdissants. Nous nous étions confiés l'un à l'autre, ne laissant plus aucun filtre sur nos sentiments l'un à l'autre.

— Je t'aime.

Je le lui avais dit au moins une centaine de fois. Et je ne m'en laissais plus.

— Tu te rappelles du gala où je t'ai revu pour la première fois depuis que tu étais partie à Phoenix ? avait-il murmuré alors que j'étais dans un état semi-conscient.

— Oui...

— Tu avais l'air tellement triste... Tu venais de perdre ton père. Et je ne savais pas que tu sortais d'une amourette foireuse. Tu sais ce que je me suis dit, à ce moment là ?

— Tu t'es dit quoi ? murmurai-je en réprimant un bâillement.

— Que tu aurais besoin d'une bonne nuit de baise pour te remonter.

— Daniel !

Il avait rit, avant de me plaquer un baiser sur le haut du crâne.

Nous nous étouffâmes tant d'amour que lorsque Mya vint défoncer la porte du penthouse pour nous remettre du plomb dans la tête, ses yeux s'exorbitèrent.

Une main sur la hanche avec ce regard de chef que je connaissais bien, elle nous apostropha :

— Toi le canard, tu vas aller mettre un pantalon parce que c'est pas trop mon délire de voir ta queue en ce moment, et toi, l'amoureuse transie, aide un peu ton vagin, laisse-le respirer et vous me rejoignez tous les deux propres, dans le salon.

La porte claqua brutalement derrière elle. Les pas furent étouffés par la moquette du couloir à l'extérieur, puis ils s'éteignirent complètement. Je croisai le regard découragé de Daniel. Un fou rire nous prit tous les deux avant que mon amoureux ne s'extirpe des couvertures en m'entraînant avec lui. Ses mains chaudes se posèrent sur mes hanches juste avant que je ne passe le pas de la salle de bain. Sa bouche déposa de légers baisers sur ma nuque, il s'appuya tout contre mon dos.

LOVE(LESS) - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant