TWO (2)

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— Non !

Je m'accrochai au cadre de la porte d'entrée alors qu'il me tirait vers l'extérieur. Il n'en était pas question que je sorte. Je tirai un peu plus sur ma main prise dans un étau de fer.

En vain.

— Allez ! Sors, bordel ! Fit-il en me tirant vers lui.

— Nan !

Je réussis à m'échapper de sa poigne en le mordant rapidement. Il poussa un cri, surpris avant de commencer à me poursuivre. Et je me mis à courir dans tous les sens en gloussant. Toujours vêtue de mon pyjama et de mes pantoufles, je courus avec difficulté jusqu'à la table à manger qui devint mon bouclier.

Il se prostra de l'autre côté en plissant les yeux.

— Alors tu ne vas pas sortir ?

— Non, répondis-je avec un air hautain.

Il grommela quelque chose d'incompréhensible avant de faire le tour de la table vers la gauche. Je me précipitai vers la droite avec un petit cri de terreur.

— Arrête ! Je ne vais pas sortir. C'est mon dernier mot.

Il leva un sourcil, sceptique.

Puis, un sourire étira sa bouche.

— Si je te sors une bonne blague, tu finiras par sortir avec moi ?

— Daniel, comment veux-tu que je sorte !? J'ai une tête de merde avec des cernes de trois kilomètres.

— T'inquiète, t'as toujours une sale tête. Ça ne va rien changer.

Je lui envoyai une pomme verte qui alla s'échouer sur le mur derrière lui lorsqu'il se pencha pour l'éviter. Je soupirai.

— Écoute... Je...

— Tu connais l'histoire du poil ? me coupa-t-il en appuyant ses avant-bras sur la table.

— Hein ?

— Tu connais l'histoire du poil ? répéta-t-il avec un large sourire.

— Euh... non, je ne connais pas, couinai-je.

— Eh bien c'est l'histoire d'un poil qui était bien, maintenant, il est pubien. Fin de l'histoire.

What the hell.

Je me cachai le visage dans les mains, désespérée.

Il se mit à rire aux éclats.

Je lui envoyai un doigt d'honneur en dissimulant un petit sourire et en sortant de la salle à manger.

Daniel était un cas désespéré.

Il me rejoignit quelques secondes plus tard et posa une main sur le bas de mon dos. Je le laissai faire non sans avoir un petit mouvement de recul.

Il me collait un peu beaucoup depuis ce matin. C'était perturbant.

Pas que j'aurais préféré être seule, mais... depuis le déjeuner, je n'avais plus repensé à Ryan. Pas depuis qu'il m'avait prise dans ses bras comme une enfant et m'avait bercée.

Et, par la suite, je lui avait donné une tape sur la poitrine avant d'aller m'enfermer dans ma chambre, humiliée.

Pleurer devant Daniel, c'était la mort.

Et depuis deux heures, il tentait de me convaincre de sortir et voir les gens.

Sauf que je n'aimais plus les gens.

— Tu vas où ? demanda-t-il alors que je m'arrêtait près de l'escalier qui menait à ma chambre.

— Euh... Dans ma chambre ?

LOVE(LESS) - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant