LOVE(LESS) - TOME 2

EIGHT (2)

Dès que je pénétrai dans ma villa – extrêmement vide, d'ailleurs – la première chose que je fis fut d'aller mettre mon cellulaire dans mon chargeur et de me ratatiner sous mes couvertures pendant longtemps, très longtemps. Les draps froids n'aidèrent pas mon cas, mais je réussis à retrouver une température convenable à un être humain normal.

Je frissonnai pendant un long moment, me débarrassant du vent froid qui avait pétrifié mes os avant de saisir mon téléphone qui émit une série de bips incohérents.

Tous des messages de Daniel.

[El, je ne sais pas si ton cell' fonctionne encore, mais pls, fâche-toi ps.]

[Elly]

[Snob moi pas stp]

[Fais pas ta bitch, en gros]

[En fait, si, fais-le. J'suis un salopard et j'assume]

[Stp]

[Appelle-moi]

Lasse, je laissai retomber mon appareil sur ma table de chevet. Pas question que je lui adresse un seul mot après aujourd'hui. Toujours sous la couverture, je fis glisser mon short et mon chandail en bas du lit en m'enroulant encore plus dans mes couvertures. Puis, finalement, je repris mon cellulaire.

Puis je tapai ceci :

[Ne parlez plus avec moi, monsieur Watson. Dorénavant, si vous voulez parler, c'est professionnel entre nous. Strictement professionnel]

Je voulais bien y croire.

***

— RÉVEILLE-TOI !

— Bordel !

Je me redressai brusquement sur mon matelas avant de retomber en poussant un petit cri lorsque le visage de Mya ne fut plus qu'à moins d'un millimètre de mon visage.

— Oh, enfin, tu prenais toute la place, fit-elle en se laissant tomber auprès de moi.

Je lui donnais un coup sur le ventre qui la fit rire.

— Qu'est-ce qui se passe avec toi et la violence ?

— Comment t'as fait pour rentrer, toi ? 

— La porte était encore ouverte.

— Ah.

Je baillai bruyamment en m'étirant. Tout mon corps était endolori. Il faut dire que Daniel n'avait pas laissé un seul centimètre de moi sans le chouchouter.

Daniel.

La réalité me revint en pleine face. Je m'étais faite eue par un autre connard. Et en plus il cherchait à me faire revenir à lui, le salopard.

— Tu m'écoutes ?!

Je tournai la tête vers elle, perplexe.

— Non, je... désolée.

— C'est ce que je pensais aussi. Alors, dis-moi... Il baise bien ?

Je lui envoyai un oreiller a la figure, un mini-sourire se battant contre ma raison pour surgir sur mes lèvres. Non. Plus jamais. Je poussai un long soupir avant de me frotter le visage, fatiguée.

— Il m'a laissée sans s'expliquer ce matin. Puis il a envoyé Mason me chercher alors que j'étais en train de mourir de froid à l'extérieur. Et si tu veux vraiment avoir : il baise comme une merde.

Bouche bée, elle me fixa, les yeux comme une soucoupe.

— T'es vraiment sérieuse ? Chuchota-t-elle en se tournant vers moi et en s'appuyant sur un coude.