THREE (3)

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Je hurlai une énième fois avant de réaliser ce qu'il venait de me proposer.

L'embrasser.

Pour qu'on ne meure pas.

Il pénétra dans une ruelle pour rejoindre l'avenue voisine sans tout de même ralentir. Je fermai les yeux en me signant, certaine que c'était la mort. Je m'accrochai à sa chemise alors qu'il passait la barre des cent cinquante kilomètres heure.

Je n'arrivais même pas à parler tellement le vent froid du soir me cinglait le visage.

Lorsque nous débarquâmes dans la rue, les pneus crissèrent sur le gravier alors que les klaxons retentirent derrière nous.

— Arrête toi !

— Embrasse-moi d'abord.

Je lui pinçai le bras, le faisant grogner tout en riant. Il contourna habilement une voiture de telle façon que je me retrouvai carrément collée sur lui. La ceinture de sécurité ne servait littéralement à rien.

— Jamais !

— Tant pis !

Il accéléra.

— Daniel, s'il te plait, arrête ! criai-je au bord des larmes.

— Mon bisou d'abord !

Je lui donnai un autre coup de poing alors qu'il riait aux éclats, les cheveux dans le vent. 

— S'il te plait... Je.. OK, je vais te donner ton bisou, ralentis, merde !

Il me tendis la joue an toutefois s'arrêter.

— J'attends ! Fit-il en me jetant un regard coquin.

J'approchai mes lèvres des siennes tout en me maudissant d'avoir accepté de rentrer avec lui..

Mais il contourna un camion a une vitesse éclair, me propulsant contre ma portière.

— Eh, mon bisou est où là ?!

— Ta gueule !

Il pouffa.

Le vrombissement du moteur se fit plus fort lorsqu'il accéléra, une main sur le volant, l'autre qui replaçait le rétroviseur. Ses sourcils se froncèrent lorsqu'il vit quelque chose qui n'était pas pour me plaire.

— Ah ouais... Chaud. On est dans la merde, beauté.

Je retournai brusquement pour voir des sirènes bleues et rouges à quelques mètres de nous. Je me ratatinai dans mon siège avec une envie subite de pleurer.

— Bravo, champion ! On fait quoi maintenant !?

— T'inquiète, fit-il en ralentissant, à mon grand soulagement.

T'inquiète !? Vraiment !? On va se faire gonfler mainte...

— Fais-moi confiance, tu veux ?

Je réprimai la salve de jolis mots qui me montaient à la bouche alors qu'il se garait sur le bas côté, le moteur toujours en marche.

Les policiers se garèrent devant nous avant de sortir de leur voiture, tous les deux. La panique commença immédiatement à envahir chaque cellule de mon être alors que, lui, était calme, posé, prêt à jouer une partie de Scrabble s'il le fallait. Pourtant, c'était lui qui allait être le plus touché par toute cette histoire.

Je te déteste Daniel.

Le monsieur de forte carrure en uniforme marcha lentement jusqu'à nous, faisant durer le putain de suspense qui me détruisait les neurones. Puis, il se pencha vers Daniel par la fenêtre du côté conducteur.

LOVE(LESS) - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant