Chapitre 18

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Jenna endormie, il me fallut la porter jusque dans la maison. Heureusement pour moi, elle était légère comme une plume. Enfin, une grosse plume quand même. Elle marmonnait dans son sommeil, des choses inaudibles, qui ne voulaient rien dire. C'était attendrissant.

Arrivés devant la porte, les choses se compliquèrent. Il fallait que je prenne mes clés, qui étaient bien entendu dans ma poche. Difficile d'y accéder sans faire tomber ma sœur au préalable. Et pour couronner le tout, il commençait à crachiner. Parfait. Dilemme de choix : lâcher ma sœur ou rester sous la pluie ? Je posai donc Jenna sur ses pieds, malgré qu'elle soit toujours endormie. Appuyée sur moi, elle y mettait tout son poids, tenant en équilibre grâce à mes efforts. Je pris vite mes clés, sentant ma sœur tanguer sur place. Je perdais peu à peu le contrôle, et ma sœur manqua de peu de se cogner la tête contre la porte. De peu ! Heureusement, j'avais repris ma sœur dans mes bras, juste à temps. Je la pris plus fermement dans un de mes bras, libérant l'autre pour ouvrir la porte.

Après être entrés à la maison, la pluie commença à se déchaîner. Juste à temps ! Je repris ma sœur dans mes bras, la soulevant jusqu'au lit. Je lui enlevai ses chaussures, et sa veste, pour lui mettre la couverture sur elle. Elle ne broncha pas une seule fois, c'était dingue le sommeil profond qu'elle pouvait avoir.

Je tournai les talons et vint refermer la porte à clé. Mon téléphone sonna. Morgane. Je n'avais pas envie de tout déballer maintenant. Mais là encore, si je ne le faisais pas tout de suite, je ne le ferai jamais. Je décrochai.

Allô ?

Bonsoir Parker, répondit la voix au bout du fil. Tu vas bien ?

Et toi ? Demandai-je en détournant l'attention.

Ça ira mieux quand tu m'auras dis ce qui se passe. Je serai plus rassurée et j'arrêterai de m'en faire pour toi, et je pourrai peut-être continuer de travailler correctement.

Ça n'allait pas à son travail. Et c'était de ma faute. Mais je ne pouvais pas faire durer cela, ce n'était plus possible.

Morgane, il faut qu'on parle. Et je pense que le plus tôt sera le mieux. Si tu n'as pas le temps maintenant...

Crache le morceau, Parker. Crache le et dis moi enfin ce qu'il y a. Qu'on en finisse.

Qu'on en finisse. Ces fameux mots...

* *

*

J'étais sur la route. Me faire jeter ainsi de chez Thalia, je n'avais pas apprécier. J'étais en colère. Et rempli de chagrin. Je ne comprenais pas ce qu'elle avait. Je ne comprenais pourquoi elle réagissait ainsi. Je ne voulais pas comprendre non plus. J'étais réellement persuadé qu'elle l'avait fait exprès juste pour m'énerver. J'en étais absolument certain.

J'en devenais même dangereux sur la route. Je roulais vite, bien trop vite. Mais je m'en fichais pas mal. J'étais sûr de moi. Je pris machinalement le chemin qui menait à l'appartement de Morgane. J'avais besoin de la voir. Pourquoi ? Je n'aurais pu dire. J'avais l'intime conviction qu'il fallait que je la vois.

Son appartement était encore allumé. Je pouvais voir la lumière passer à travers les fenêtres. Je coupai donc le moteur et montai jusqu'à son appartement. Porte 22. Je toquais.

Qui est là ? Demanda-t-elle.

C'est moi, Parker. Ouvre moi s'il te plaît.

Tome 1 : Thalia [EN RÉECRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant