La nuit fut courte. Très courte. J'avais les yeux gonflés par les larmes. Mais néanmoins, j'allais mieux. Bien mieux. La souffrance refoulée pendant des années était enfin sortie. Pour combien de temps, je ne pouvais le dire. Mais je fus soulagé.
Je me levai du matelas, d'abord m'asseyant prudemment. Je voyais assez flou. Je mis quelques instants à voir correctement. Jenna n'était plus dans le lit. J'avais beau regarder partout, elle n'était nul part. Je décidai donc de me lever. Je me dirigeai vers la cuisine. Je pris sciemment la tasse que Thalia m'avait offerte. J'y versai de l'eau bouillante, et pris sachet de thé vert. Du thé vert... C'était son thé favori. Elle adorait le thé. Elle m'y avait mis, à mon plus grand désarroi.
La porte claqua.
– Parker ? Parker où es...
Jenna arriva dans la cuisine, et souffla de soulagement.
– Où veux-tu que je sois ?
Elle posa un sac en papier sur le comptoir, et me serra dans ses bras.
– J'ai eu peur que tu sois parti de la maison, pour aller je ne sais où....
– Mais enfin, répliquai-je, où aurais-je bien pu aller ?
Elle se détacha de moi, et enleva son manteau ainsi que son bonnet.
– Tu n'as pas arrêté de parler cette nuit. Je n'ai pas réussi à dormir d'ailleurs. J'ai veillé sur toi. Tu parlais sans arrêt de partir, de ne pas revenir. De rester à Vallejo.
– Ce sont des divagations d'un dormeur, Jenna. Tu sais bien que je ne serais parti nul part sans toi.
Elle sourit.
– Je t'ai ramené des croissants pour te réconforter. Bon, ils ne sont pas aussi bons qu'en France – et Dieu bénisse la France pour son pain et ses viennoiseries, rien que pour ça je pourrais déménager à Paris -, mais ils sont de la boulangerie semi-française de Sacramento. C'est déjà ça non ?
Je la pris dans mes bras, et lui embrassai le front.
– Merci, petite sœur. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.
– C'est aussi mon rôle. Je n'aime pas te voir ainsi...
Je la relâchai, et pris un croissant. Effectivement, ils n'étaient pas aussi bons qu'à Paris.
– Je pense que ça ira. Ne t'en fais pas.
– Bien sûr que non, ça n'ira pas, répliqua-t-elle. Tu es malheureux sans Thalia. Tu es malheureux de ne plus être avec elle. Tu es perdu sans elle. Je le vois dans ton regard. Hier soir, ce qui s'est passé, ne fait que me conforter dans l'idée que tu n'es pas avec la bonne personne.
– On en a déjà parlé...
– Mais qu'il est têtu, non d'un chien ! Je vais vraiment commencer à m'énerver Parker !
Elle était vraiment en colère, je le sentais.
– Quand vas-tu enfin accepter la réalité en face. Tu es amoureux de Thalia. Tu ne l'as jamais oublié. Tu n'es pas amoureux de cette pimbêche méchante et sans cœur. Tu ne vois pas qu'elle te manipule ? Tu ne vois pas que c'est à cause d'elle que tu n'es pas avec celle que tu aimes ? Ouvre les yeux bon sang, va retrouver l'amour de ta vie, et dégage moi cette pétasse qui te sert de copine, de ta vie !
Les mots résonnèrent dans mon crâne. Je devais faire un choix, je le savais. Mais je devais faire face à un autre problème. Comment la retrouver ? Et même si j'y arrivais, voudra-t-elle toujours de moi après deux années et quelques sans aucune nouvelles, ni le moindre signe de vie ? Nous nous étions séparés si brutalement...
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Tome 1 : Thalia [EN RÉECRITURE]
RomansaThalia. Des années que Parker n'y avait pas pensé. Des années qu'il avait tout fait pour l'oublier. Mais en déménageant avec sa sœur, il comprend vite que la belle blonde ne cessera jamais de le hanter. Une histoire d'amour aussi Belle que tragique.