Chapitre 19

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Parker, lève-toi. Parker ?

La voix semblait lointaine. J'ouvris à peine les yeux, que le visage de Jenna remplissait déjà mon champs de vision.

Ah bah quand même ! S'exclama-t-elle. Ton téléphone n'arrête pas de sonner.

Je me relevai à demi, émergeant peu à peu. Ma vision était brouillée, avec une sorte de voile permanent dans mon champs de vision. Je frottai mes yeux de mes mains, et secouai la tête. Jenna était déjà repartie. Il me fallait quelque chose pour me réveiller. Je me levai doucement, et saisi mon jogging qui était au pied du lit. Enfin du matelas.

Il va peut-être être temps de monter quelques meubles, marmonnai-je en voyant encore tous les cartons.

Jenna revint en trombe devant moi, me montrant quelque chose de très près. Je reculai mon visage, afin que ma vision redevienne nette. Mon téléphone. 56 appels en absence.

Tu vas peut-être décrochée à cette grognasse avant que je ne jette ton téléphone par la fenêtre ?

Je pris mon portable, et mis le numéro en « ne pas déranger » pour éviter de recevoir encore des appels de cette « grognasse ».

Tu ne la rappelles pas ? Fit-elle, surprise.

Non, je ne la rappellerai pas. Et elle ne mettra plus les pieds ici, je te le garantie.

Jenna croisa les bras, un sourire en coin.

Tu lui as finalement dis ?

Hier soir. Pendant que tu ronflais telle une chaudière dans la chambre !

Je ne ronfle pas ! S'indigna-t-elle.

Détourné la conversation, j'étais assez fort pour ça. Parfois, Jenna tombait dans le panneau, et d'autres fois non.

Et donc ? Reprit-elle. Plus de Morgane ?

Je lui souris, en jetant le téléphone sur le matelas.

Plus de Morgane.

Elle décroisa les bras, et cria un grand « YES », en pliant un de ses bras, signe de victoire. Elle retourna dans le salon en dansant, amusée par tout cela. Je n'avais certainement pas vu ma sœur aussi heureuse que je plaque une fille. C'était vraiment la première fois. Mais vu l'amour fou qui régnait entre ces deux là, ce n'était pas plus mal.

Je n'avais pas encore mis de t-shirt que Jenna avait déjà mis la musique à fond dans le salon, dansant dans tous les sens. De la porte de la chambre du bas, je la regardai se dandiner partout, vêtue de mon pull extra-large, et de son vieux jean de la veille. Elle dansait dans tous les sens, balançant ses bras en l'air. Elle était folle de joie.

D'un coup, elle m'attrapa par la main, et m'emmena dans sa danse de la joie. Nous sautions, dansions, tournions dans tous les sens. Cela faisait un bien fou. Toute la colère, toute la tristesse que j'avais ressenti, envolées. Tout mon mal être était parti dans à peine une journée. Les mauvaises passes portent bien leurs noms : elles finissent toujours par passer, et ne dure jamais bien longtemps.

Que vas-tu faire maintenant ? Demanda alors Jenna, complètement essoufflée. Appeler Thalia ?

Je m'arrêtai net. C'était exactement ce que je voulais faire, mais je ne savais pas comment m'y prendre. Jenna s'arrêta de bouger à son tour, et baissa le son de la musique. Le regard dans le vide, je réfléchissais à ce que j'allais bien pouvoir lui dire.

Tu n'y as même pas réfléchis une seconde ? Continua-t-elle. C'est Thalia, tout de même. Tu dois bien y avoir pensé ?

Figure toi que non, admis-je. Je ne sais même pas par où commencer.

Appelle la, déjà !

Mais pour lui dire quoi ?

Je tournai dans tous les sens, faisant les cent pas dans le salon, entre tous les cartons.

Tu devrais l'inviter à aller boire un café par exemple.

Mais si elle me raccroche au nez ? Si elle ne veut pas me voir ? Ce serait compréhensible après tout ce que je lui ai fais subir...

Cela m'étonnerait fort d'elle. Telle que tu me l'as décrite, elle ne serait pas impolie au point de te raccrocher au nez. Elle aurait au moins la délicatesse de t'écouter avant de... Oublie, elle raccrocherait si elle t'en voulait encore...

Très rassurant Jenna, merci...

Elle leva les bras, mimant la surprise.

Qu'est ce que j'y peux si tu as jouer avec elle ainsi ? A toi de réparer tes erreurs, petit frère. Il va falloir que tu t'y mettes dès maintenant si tu veux la reconquérir.

Elle avait raison. Je devais tout faire pour la revoir, ou même ne serais-ce que la croiser quelque part, par « hasard ». Mais encore faudrait-il qu'elle fréquente toujours les mêmes endroits...

Je dois l'appeler...

Voilà, j'aime quand tu réagis comme ça, j'aime quand tu prends les choses en main !

Jenna, coach en reconquête amoureuses. Elle aurait pu donner la pêche à un déprimé. Je pris le chemin de ma chambre, et pris mon téléphone, avant de revenir au salon, près de ma sœur. Mes mains tremblaient, je sentais l'adrénaline monter doucement.

Tu devrais te calmer, reprit Jenna, visiblement étonnée de me voir dans un tel état. Respire un bon coup, ou tu risques de lâcher ton téléphone. Il serait dommage que tu le casses et perde tous tes contacts.

Je suivis ses conseils et pris une grande inspiration. Mais mes mains continuaient à trembler de plus belle. Je ne pouvais tout bonnement pas contrôler cela. J'étais à la fois terrifié et impatient de l'entendre.

Je n'y arrive pas Jenna, ça ne marche pas...

Reste tranquille.

Elle me prit mon téléphone des mains, et posa les siennes sur mes épaules. Elle entreprit de me faire respirer en appuyant doucement sur mes épaules. Ce qui commença à marcher. Son contact me faisait le plus grand bien. Et ce n'est au bout de quelques minutes que je commençai enfin à me détendre, mon cœur avait ralenti un peu. C'était bien mieux. Mais une boule au creux de ma gorge commençait à se former, et ce n'était pas bon signe.

Bien, fit Jenna, visiblement satisfaite. Maintenant, tu te détends, tu prends ton téléphone, et tu composes le numéro de Thalia.

Je soufflai une nouvelle fois, et pris mon courage à deux mains. Il était temps de réparer mes erreurs. Je pris le contact Jones et appuyai sur la touche pour appeler. Un bip. Deux bip. Une voix.

Tome 1 : Thalia [EN RÉECRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant