Chapitre 15

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Le jour commençait à faire surface. Il ne devait pas être plus de 7h du matin. Le soleil se levait tôt ces temps-ci. Et nous n'avions quasiment pas dormi. J'étais pensif, et je n'avais pas reparlé à Jenna après qu'elle m'ait conseillé de quitter Morgane. J'étais tout simplement parti de la pièce, prétextant avoir des maux de tête.

Je décidai alors de sortir. Sortir prendre l'air, sortir pour admirer ce magnifique levé de soleil. Le parc n'était pas si loin, l'endroit serait parfait. J'avais besoin de m'aérer l'esprit, me vider de toutes pensées, pour y voir plus clair par la suite.

Vêtu uniquement d'un jogging/bermuda, et d'un sweat-shirt, je marchais le long du parc, avant d'y trouver l'entrée. L'air frais sur mon visage, la délicate brise matinale, me faisaient un bien fou. J'aimais sentir l'air frais s'installer. Ni trop chaud, ni trop froid. C'était idéal. Tout semblait aussi pur et frais que cette brise. Rien ne semblait impossible. C'était une nouvelle journée qui commençait, une nouvelle page d'un chapitre à écrire.

Je continuai de marcher, entrant dans ce parc. Les mains dans les poches, la capuche sur ma tête, je ne voulais pas être dérangé. Je voulais juste être en paix. Je longeai le sentier, et arrivai devant cette fameuse rivière. Je m'installai sur le banc juste en face, et commençai à admirer ce levé de soleil. D'abord une simple ligne de feu. Quelques couleurs pastelles, qui commençaient à apparaître, éclaircissant le paysage. Puis peu à peu, cette boule de feu qui remonta, lentement, chassant l'ombre et les ténèbres qui nous entouraient, chassant le désespoir, la peur, le noir. Un jour nouveau, une nouvelle chance qui s'offre à nous. C'était la un tout nouveau monde qui s'offrait à nous. Une métaphore magnifique, que personne ne prend plus le temps de remarquer.

Prenant conscience de toute cette réflexion, quelques larmes se mirent à couler le long de mes joues. J'avais gâché tant d'année, tant de temps. Et je ne pouvais plus revenir en arrière. Je ne pouvais plus rien faire pour changer ce que j'avais fais. Je ne pouvais plus rien changer. Mes souvenirs me hantaient, torturant mon être pour me punir de ma lâcheté.

Ça n'est que vers les 11h que je me décidai à revenir vers la maison. Je n'avais rien fais de spécial, j'étais juste resté assis sur mon bac, à admirer le paysage, enfouis dans mes pensées, me libérant de me tourments avec le silence des alentours. Je n'avais pas le cœur à rentrer et affronter Jenna. J'étais donc resté là bas quelques heures de plus.

Je rentrai chez moi, posant les clés dans le pot de l'entrée. Une trouvaille de Jenna, bien entendu. La maison était presque terminée. Il ne restait plus grand chose à faire, les meubles étaient quasiment tous montés, il ne restait qu'à faire du rangement. C'était d'ailleurs pour ça que j'étais rentré. Mais un petit lutin en avait décidé autrement.

–       Parker ? S'écria Jenna de l'autre bout de la maison.

      Non, c'est le Père Noël !

      Mais bien sûr...

Quelques instants plus tard, je vis apparaître ma petite sœur, ayant un de mes pulls sur le dos. J'arquai un sourcil.

       Quoi ? Fit-elle étonnée. J'avais froid, je te rappelle que l'hiver arrive à grand pas. Et je ne suis pas retournée à la maison pour prendre des affaires.

–       Cela ne serait peut-être pas une mauvaise idée d'y aller, tu ne crois pas ?

Elle leva les yeux au ciel. Un non catégorique.

–       Je verrai, si j'ai le temps un jour !

–       Et pourquoi pas aujourd'hui, hein ? Tu n'es pas occupé, j'ai juste à ranger tout ce qu'il y a dans les cartons désormais. Si tu veux rentrer, tu le peux.

Tome 1 : Thalia [EN RÉECRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant