Aimé Villeroche avait été convoqué en urgence dans les bureaux de la police. Interrogé par plusieurs membres des forces de l'ordre, il affirmait ignorer où se trouvait son fils, en cavale. Pourtant, le mouvement frénétique de ses doigts contre la table en bois indiquait clairement qu'il savait quelque chose.
Catherine en fut agacée et réclama une séance solitaire avec ce monsieur. Quelques minutes plus tard, Aimé révéla que son fils était passé en furie chez eux, qu'il avait ramassé des affaires dans sa chambre avant de s'enfuir précipitamment. Il affirmait ne rien savoir d'autre, et Catherine le croyait, alors Simon prit sur lui pour ne pas lui offrir son poing dans le faciès en guise d'au revoir.
Simon était sur les nerfs depuis la veille. La crise de Light ne lui était toujours pas sortie de la tête, et la peur qu'il se retrouve à nouveau dans cette situation le terrorisait. Il avait dû quitter le chevet de son petit-ami, le cœur noué. Il avait besoin de trouver cette ordure et de le faire payer, mais son esprit ne voulait pas arrêter de le noyer sous des peurs incontrôlées.
Aimé Villeroche avait été libéré, mais il était prié de ne pas quitter son domicile. Des policiers seraient chargés de surveiller ses déplacements, sa maison et ses entrées.
Lors de sa sortie de la salle d'interrogation, Catherine déplaça avec vivacité Simon dans leur bureau provisoire. Elle l'avait assis de force sur une chaise, tout en rouspétant sur l'incompétence des policiers de ce centre qui, selon elle, ne faisait que « vendre les apparences d'une orchidée alors qu'ils ne sont qu'une mauvaise herbe à défricher ». La violence de cette métaphore avait fait sourire Simon et, à cet instant, il se dit qu'avoir Catherine à ses côtés était une chance.
Même si cette femme pouvait sembler brutale, capricieuse et misanthrope, elle refermait un amour qu'elle exprimait d'une façon plus introvertie.
– Bon, maintenant que les deux seuls cerveaux de cet endroit infâme sont à l'écart de la populace non savante, réfléchissons à une planque possible pour notre être diabolique, commença Catherine.
– Une antre diabolique ?
– Je me demande parfois pourquoi je t'inclus dans mes réflexions.
Simon se concentra sur les documents mis à disposition. Des articles de journaux, des documents officiels familiaux, des témoignages d'amis ou de connaissances, et d'autres feuilles encore inconnues étaient éparpillées sur les grandes tables carrées de la pièce.
Les deux agents passèrent quelques heures à éplucher soigneusement tous les documents, à guetter chaque appel susceptible d'être intéressant par rapport à l'individu recherché, dont la photographie avait été diffusée sur les réseaux sociaux. La télévision ne tarderait pas à traiter du sujet et, à ce moment-là, les Villeroche seront la cible des questions et des recherches, et toutes leurs erreurs seront mises à la lumière de la vérité.
Les cartons de nouilles s'entassaient autour de Catherine qui, pour une raison quelconque, avait décidé de résoudre cette affaire en mangeant chinois.
– Ça pourrait être la salle d'arcade, ou bien le skate-parc. Il y passe visiblement un paquet d'heures.
– Non, trop facile, moucheron. Réfléchis mieux.
– Raïken ne m'a pas semblé être le genre de type qui réfléchit, donc ça ne m'étonnerait même pas qu'il soit en train de boire une bière dans le hall d'entrée du commissariat.
– Il réfléchit, crois-moi. Il a quand même installé une bombe, avec un déclencheur à distance. Ce n'est pas un demeuré. Un écervelé, oui. Un bâtard, certainement. Une ordure à brûler, j'en meure d'envie.
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Light [MxM] T1
Teen FictionSimon Cortez réalise enfin son rêve d'entrer dans l'AMAC, l'Agence des Meurtres et Affaires Compliquées. Un rêve vite écourté lorsqu'il intègre l'équipe du mystérieux et agaçant Light, qui n'a de cesse de lui mettre des bâtons dans les roues. Le me...