Light [MxM] T1

Chapitre 25 Intervention en cours.

Les gyrophares éclairaient le ciel gris et sombre de cette fin de soirée, qui était alors illuminé par des tâches bleues. Le terrain broussailleux était encerclé par les forces de police, qui attendaient le signal d'intervention. Raïken Villeroche, un homme recherché pour homicides volontaires, se terrait dans la végétation de cette propriété. 

C'était globalement le résumé qui convenait pour présenter cette situation à tous les curieux qui souhaitaient en savoir plus. 

Et, au milieu de cette scène presque cinématographique de ce déploiement policier, Simon boudait comme un enfant. La raison était simple : il avait passé une nuit plutôt mauvaise, remplie d'inquiétude et de peur de perdre Light, supposé être cloué au lit comme une momie dans sa crypte, et voilà que cette fameuse momie venait d'apparaître comme une épiphanie, tout droit sortie d'un coffre. Alors oui, Simon reçu une douche froide. Il hésitait grandement entre une réjouissance absolue et une envie de lancer des shurikens dans les genoux de Light, avant de l'assommer avec une branche de chêne. 

Mais comme il n'avait pas de shurikens, le latino se contenta de bouder, appuyé contre le capot d'une voiture de police. Il vit Catherine et Light, un peu plus loin, réfléchir sur le terrain à occuper et les obstacles qui pourraient compliquer l'intervention – parmi eux, les nombreux arbres qui dégageaient une aura angoissante. Ses collègues étaient de dos, penchés sur une carte, le visage sérieux et fermé. Tout paraissait habituel. Une mission comme une autre, une arrestation banale. Cependant, Simon n'arrivait pas à la voir comme telle. Ses doigts se crispèrent sur la crosse de son arme. Ses sentiments de vengeance faussaient son jugement objectif. 

Il souffla un grand coup en lâchant son revolver, puis se tapota les joues. 

Dans la fraîcheur nocturne, il pencha la tête en arrière et apprécia le ciel glacial. Les nuages gris se transformaient en néant sombre. Bientôt, le ciel ne serait plus qu'une barrière voilée. 

Soudain, Simon fut projeté en arrière. Sa tête cogna contre le capot. Allongé sur celui-ci, il trouva au-dessus de lui un homme immature et imprévisible. 

  – Leo, je crois que tu as confondu ton canapé et ton copain, rouspéta Simon, écrasé par le poids de Light. 

  – Les deux sont confortables. 

  – Dois-je en déduire que je suis un canapé ? 

Light enfonça son visage dans le cou de Simon, si bien que sa réponse fut presque inaudible. 

  – Tu m'as manqué, lança-t-il comme une bombe. 

Simon sentit ses joues chauffées. Il se mit alors à caresser tendrement les cheveux de Light. De beaux cheveux noirs qu'il ne pensait pas avoir l'occasion de toucher si promptement. Le latino sourit. 

  – Je me manque aussi, quelquefois, déclara-t-il. 

Une tierce voix retentit alors. 

  – Vous cherchez réellement à me faire vomir ? 

Simon et Light relevèrent la tête vivement, à la manière des suricates en position de vigilance. 

Catherine déposa au même instant un sac sur le capot. 

  – Enfilez vos gilets, petits mâles en chaleur, ça va bientôt commencer. 

En effet, les forces de police étaient maintenant en effervescence. 

Light se redressa complètement. Il regarda le gilet avec dégoût. 

  – Je ne vais certainement pas porter ça. Les gilets gênent toujours mes mouvements.