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Lorsque j'arrive au dernier étage et que je découvre le hall, un "wow" s'échappe de mes lèvres. Pas de diamants ni d'or mais l'espace est immense et lumineux. Tout est vitré et le sol brille comme si quelqu'un avait passé la nuit à le cirer. En face de moi, un grand cadre affiche en lettres capitales le nom de la firme. Comme pour rappeler au visiteur à qui appartiennent ces lieux. Des sièges en cuir confortables sont installés à côté d'un accueil tout aussi spacieux que le reste. Je m'avance timidement vers une jeune femme qui semble très occupée.

Ayana : Bonjour... Excusez-moi... Je cherche monsieur Leviels.

La secrétaire semble totalement absorbée par sa tâche... ou totalement indifférente à ma présence. Elle finit par articuler quelques mots.

Secrétaire : Au fond du couloir. Troisième porte à gauche.

Quel accueil !! Elle aurait intérêt à prendre des cours avec Lisa, celle-là !! Je tape timidement à la porte de verre marquée "salle de réunion" qui me fait face. J'attends patiemment qu'on me donne la permission d'entrer. Lorsqu'une une voix confirme, je pénètre doucement dans la vaste salle moquettée. Mark me fait face. Il semble surpris de me voir. Un autre homme, assis de l'autre côté de l'immense table ovale, regarde son téléphone portable.

Ayana : Excusez-moi de vous déranger... Monsieur Simons m'a demandé de vous apporter ces documents.

Mark : Oh... Merci, mademoiselle Riberto.

Lorsque les yeux de l'autre homme se posent sur moi, je reçois une claque monumentale, comme une décharge foudroyante en plein cœur. Le temps se fige. Je crispe mes doigts sur le dossier. Je me sens happée, captivée par les deux iris noisette qui me fixent droit dans les yeux, sans détour. Il émane de lui quelque chose de différent des autres hommes. Une force intimidante et douce à la fois. Quelque chose qui impose le respect et le silence. Il est jeune pour avoir un poste à responsabilités, mais ce n'est certainement pas un stagiaire ni un subalterne. Sans doute un directeur de filiale comme Mark. En tout cas, en plus de l'intensité de sa présence, il est très beau... Vraiment très beau...

Mark : Mademoiselle ? Les documents s'il vous plaît... ?

La voix de Mark me sort de ma torpeur. Je le vois tendre la main pour que je lui donne le dossier. Je me remémore tout à coup pourquoi je suis entrée dans cette pièce.

(Reprends-toi, Ayana !!)

Ayana : Oh... oui... Pardon !

Je n'ose pas regarder à nouveau l'autre homme, de peur de perdre mes moyens, et mes yeux trouvent refuge sur l'écran de projection au fond de la salle. Il affiche le choix d'un repas pour un gala de charité, sans doute chaperonné par la firme. En tant que grande épicurienne, je ne peux m'empêcher de détailler le menu. Quelque chose me saute aux yeux. Une erreur, un affront au bon goût ! Comme si mon cerveau avait décidé de faire sauter tous les filtres, je me permets de déclarer.

Ayana : Accompagner des brochettes de Saint-Jacques avec un Saumur Champigny rouge, c'est n'importe quoi !

Je m'en veux aussitôt d'avoir parlé à voix haute !

(Qu'est-ce que je fous ?!)

Mark m'adresse un regard ahuri. Et je suis aussi surprise que lui !

Ayana : Euh... Excusez-moi... Je ne vous dérange pas plus longtemps.

Alors que je me prends de passion pour mes escarpins, la tête baissée, honteuse, l'homme qui m'impressionne tant prend la parole.

??? : Avec quoi accompagneriez-vous les Saint-Jacques, dans ce cas ?

Ayana : Pardon ?

??? : Vous avez fait une remarque sur le choix du vin, n'est-ce pas ? Asseyez-vous, nous allons discuter.

Je me demande ce qu'il va m'arriver si je m'assieds à cette table... Est-ce que je vais me faire virer ? Moi et ma capacité à l'ouvrir quand il ne faut pas !!

??? : Je vous en prie...

Seigneur, cette voix !!... C'est comme si elle envoyait des mini décharges à tout mon système nerveux, chaque fois que je l'entends ! Il y a quelque chose de terriblement sexy dans ce timbre grave et volontaire. Est-il possible de dégager tant de charisme en seulement quelques phrases ? Je suis certaine que mes joues ont rosi parce que ma température a fait un bond sur l'échelle des degrés Celsius. Il me fait signe de prendre place sur l'une des chaises qui lui font face.

Mark : Monsieur Malik, je ne pense pas que mademoiselle Riberto soit...

(Hein ? "Monsieur Malik"...)

??? : Laissez Mark. Je veux entendre ce que cette jeune fille a à dire...


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