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Monsieur Malik : Merci à toutes et tous d'être venus. Cet événement, comme chaque année, compte beaucoup pour notre fondation. Chacun d'entre vous, à votre échelle, permet de faire de ce monde une terre plus accueillante, plus douce, pour chacun des enfants de la planète. Grâce à vos dons, plusieurs familles en Afrique ont enfin accès à l'eau potable, à des soins et à l'éducation. 

J'aperçois deux femmes qui chuchotent en gloussant. Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle... A croire qu'elles se fichent totalement du contenu du discours. J'aperçois Mark sur le côté. Il écoute Malik avec attention. Il y a même une certaine admiration dans son regard. Mon regard se pose à nouveau sur Malik. L'espace d'un instant, mes yeux trouvent les siens et mon cœur s'accélère.

Monsieur Malik : Ma firme poursuit ses recherches et déploie des infrastructures aux quatre coins du globe, pour améliorer la vie de chacun. Nous ne cherchons pas à imposer nos méthodes, mais nous formons la population sur place à utiliser nos technologies, pour qu'elle gagne en autonomie.

C'est toujours ce que j'ai pensé. Il faut donner les moyens à ces pays de s'en sortir par eux-mêmes. Et ça passe par l'éducation, la formation et l'emploi. Je ne peux m'empêcher de le trouver captivant lorsqu'il parle de ses projets en Afrique. Tout à coup, je perds mes moyens. Ses yeux se sont posés sur moi. À tel point que plusieurs personnes se tournent dans ma direction. Je dois certainement me faire des films. Je ne vois pas pourquoi il s'intéresserait à moi tout à coup ! Malik se contente de poursuivre son discours comme si de rien n'était.

Monsieur Malik : Comme le disais Einstein, "le mot progrès n'aura aucun sens tant qu'il y aura des enfants malheureux"

Le vieil homme pose une main sur l'épaule de Malik, visiblement touché par ses propos.

Monsieur Malik : Cette quête de sens m'anime depuis des années. Et je vous invite, mes amis, à faire preuve de générosité envers notre fondation, pour soutenir les actions que nous menons sur le long terme. Je vous souhaite une excellente soirée et je remercie le musée Guggenheim de nous accueillir, encore une fois, cette année. Merci de votre attention.

Son discours est largement applaudi. Il s'éloigne du pupitre sous les applaudissements. Tout le monde semble avoir oublié ma présence. Ouf ! Avec humilité, il se contente d'un signe de tête et s'éclipse. Les discussions des invités reprennent de plus belles, les rires aussi. Il se fait rapidement accaparer par plusieurs personnes. J'observe toute cette assemblée qui déambule dans un brouhaha presque assourdissant. Je peux vite me sentir mal lorsqu'il y a beaucoup de monde. Je me sens rapidement oppressée... Une jeune fille en tailleur me propose une flûte de champagne. J'en attrape délicatement une sur le plateau et je lui souris. Les serveurs s'affairent déjà à découvrir les petits fours de leur protection en plastique. Je m'avance, telle un inspecteur des travaux finis, pour vérifier que tout soit fait comme je l'avais préconisé. Et en effet, tout semble y être. Tout à l'air vraiment délicieux et j'en salive presque déjà. Je me contente d'observer et d'analyser en toute discrétion. Je ne suis pas ici pour faire un reportage photo culinaire, ou pour mon blog...

Monsieur Malik : Mademoiselle Riberto.

Cette voix... je la connais bien maintenant. C'est celle qui provoque des millions de frissons dans tout mon corps. C'est celle de Malik. Je me retourne et il me fait face, un imperceptible sourire sur les lèvres.

Ayana : Monsieur, bonsoir !

Monsieur Malik : Merci d'être venue.

Ayana : Merci à vous de m'avoir invitée. Et merci pour... la robe.

BOSS & SINGLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant