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Voilà plusieurs fois que j'appuie sur le contact de Lisa et que je raccroche aussitôt. J'ai besoin de me confier, je suis au bord des larmes depuis que je suis rentrée. J'ai fait la fille forte aujourd'hui, mais ce n'était qu'une carapace fragile. J'ai juste envie de m'enfouir sous les draps et de passer ma soirée à pleurer. En soi pleurer ne va pas me permettre de remonter dans le temps ou de changer Zayn. Mais ça aura le mérite de me soulager un peu. Je me décide à appeler mon amie. Je laisse sonner un moment et tombe sur sa messagerie. Je colle mon mobile contre ma poitrine en fixant le plafond de mon appartement. Je me sens seule. Si seule... Je me recroqueville dans le sofa et j'observe le ciel dégagé. Je remonte doucement ma petite couverture. J'ai soudain envie de rester ici pour toujours. Seule. Chez moi. A l'abri de la cruauté des hommes. Ou plutôt d'un seul homme. Une larme perle sur ma joue, puis une deuxième. Je renifle. Tout à coup mon téléphone sonne, c'est Lisa qui rappelle. J'hésite un instant puis je décroche.

Lisa : Coucou ma beauté !

Ayana : Salut...

Ma voix est tremblotante, méconnaissable.

Lisa : Ça va... ?

La question qu'il ne faut jamais me poser quand ça ne va pas.

Ayana : Non, ça va pas.

Le dernier mot est happé par le hoquet de mes sanglots.

Lisa : Oh... Qu'est-ce qu'il se passe ma belle ? C'est encore cette Jenny qui t'a mise dans cet état ?

Je sens déjà Lisa prête à enfiler son armure pour me venger.

Ayana : Non...

Lisa : Zayn... ?

Ayana : Oui...

Cette fois, ma voix se déforme de façon pathétique.

Lisa : Tu veux que je passe ? Je prends un bus et dans une demi-heure je suis chez toi.

Ayana : Non... Je voulais juste t'avoir au téléphone.

Lisa : Bon... Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Ayana : C'est tellement pitoyable que j'ai presque honte de te le dire.

Lisa : Ma belle... Tu sais que tu peux tout me dire.

Je soupire à moitié en pleurant. Je suis en train de mouiller l'écran de mon téléphone et de ma couverture avec toutes ces larmes.

Ayana : L'endroit où il m'a emmenée. Là où je pensais que c'était chez lui...

Je marque une pause pour contrôler mes sanglots.

Ayana : C'était sa garçonnière. Un endroit où il les emmène toutes ! Mais c'est pas là où il vit vraiment...

Lisa : Oh non...

Ayana : J'ai vraiment eu du mal à le croire. Vraiment, je pensais pas qu'il était ce genre d'homme.

Lisa : Il s'est expliqué ?

Ayana : Il a essayé, mais à vrai dire j'avais pas envie de l'écouter.

Lisa : Tu as appris ça hier soir ?

Ayana : Ouais...

Lisa : Pourquoi tu ne m'en as pas parlé aujourd'hui ?

BOSS & SINGLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant