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Le réveil à quatre heures du mat', c'est dur... Surtout quand on s'est couché à minuit après un concert de métal ! Je déteste me lever et me préparer lorsqu'il fait encore nuit. J'ai l'impression de m'être plantée de plusieurs heures et de rester dans une sorte de demi-sommeil. Je me demande pour la dixième fois si j'ai pensé à tout prendre. J'ai même quelques antisèches sur la boîte, pour l'interview. Lorsqu'on tape à ma porte, je sursaute presque.

Ayana : Bonjour Jake.

Jake : Mademoiselle.

Jake se tient face à moi. Il semble aussi frais que d'habitude. J'attrape mes affaires et le rejoins. Nous descendons dans la rue en silence pour aller jusqu'à la limousine. A cette heure, il n'y a pas âme assez folle pour mettre un pied dehors. Je frissonne un instant. L'air est frais si tôt et une brise me gèle l'échine.

Jake : Vous avez froid ? Vous voulez ma veste ?

Ayana : C'est gentil mais ça va aller.

Quelle galanterie !... Je dois reconnaître que je n'ai pas l'habitude de ce genre d'égards de la part de le gent masculine.

Ayana : Tu sais qui nous accompagne ?

Jake : Seulement moi.

Ayana : Tu veux dire qu'il n'y a que monsieur Malik et moi pour ce déplacement ?

Jake : Oui, c'est ce que je veux dire.

Je le regarde un peu de travers pour me donner une contenance mais intérieurement, je suis déjà en train de flipper. Il est donc fort probable que je me retrouve seule avec monsieur Intense... Je prends une grande inspiration. Arrivés près de la limousine, Jake m'ouvre la portière, une main derrière le dos. Malik est déjà dans la voiture. Je m'installe sur le siège à côté du sien. Il est au téléphone et m'adresse un signe de tête. Immédiatement, lorsque mon regard se pose sur ses yeux noisette, mon cœur se met à battre des records de vitesse. Mes jambes chancellent légèrement et mon souffle se fait plus court. Je repense à ce que m'a dit Lisa. "Tu verras bien ce que tu ressens quand tu le reverras." Ok, je dois interpréter ça comment... ? Jake démarre et je place mes mains sur mon sac, tout en regardant par la fenêtre.

Monsieur Malik : Très bien. Nous discuterons de tout cela dans deux semaines lors de mon passage à Berlin, monsieur Feymann.

Lorsqu'il raccroche, je tente de ne pas le regarder.

Monsieur Malik : Jake, pas de soucis sur la météo ?

Jake : Non, j'ai appelé Paul et il m'a confirmé que votre vol ne devrait pas avoir de retard.

Monsieur Malik : Très bien.

Malik me tend une petite bouteille d'eau.

Ayana : Oh merci !

Il coule un fin sourire en ma direction.

Monsieur Malik : C'est juste un peu d'eau.

Ses yeux sont rieurs. Malik est déjà sur le terrain du défi. Je ne suis pas sûre d'arriver à lui tenir tête toute la journée s'il commence de si bonne heure sur ce registre... Lorsque nous arrivons dans le jet, le jour s'est levé. Le commandant a salué Malik chaleureusement et nous sommes montés dans l'avion. Je reste muette un instant en découvrant l'espace. Rien. Absolument rien à voir avec tous les avions que j'ai pris jusqu'à présent... J'ai toujours eu l'impression d'être une petite sardine en voyage. Ici, c'est presque un salon. Moquette soignée au sol, mobilier en bois massif, écran géant, sièges en cuir, banquette de repos et espace de travail avec deux grands sièges.

BOSS & SINGLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant