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Je suis assise et je fixe le ciel étoilé à travers le hublot. Nous avons repris le jet il y a une vingtaine de minutes. Le reste de la journée a été rythmé par un repas d'affaires et des négociations. Malik a maîtrisé à la perfection son sujet. Il a cette capacité incroyable de charmer n'importe quel interlocuteur, homme ou femme. Je triture mes doigts pendant qu'il s'est retiré dans une autre pièce pour prendre un appel important. Pour une raison que j'ignore, je me sens nerveuse depuis que nous avons repris l'avion. Lorsque Malik revient, mes yeux croisent les siens. La lumière tamisée leur donne des reflets presque violets. Il s'assied en face de moi, silencieux. Je le vois froncer les sourcils.

Ayana : Monsieur... ? Il y a un problème... ?

Ses iris noisette, si captivantes d'habitude, ont pris une teinte plus sombre.

Monsieur Malik : Découvrez le surnom ridicule de Zayn Malik. Vous pouvez m'expliquer ?

Ayana : Ecoutez... Je suis désolée mais... Cette journaliste m'a piégée... Je m'attendais à des questions beaucoup plus intéressantes sur notre travail...

Malik secoue la tête de droite à gauche et souffle en fermant les yeux.

Monsieur Malik : Je pensais pouvoir vous confier une simple interview... Ce n'était pourtant pas compliqué...

Ayana : Vous ne m'aviez pas dit qu'il s'agissait d'un magazine people !

Je le fixe sans rien dire, la gorge serrée.

Monsieur Malik : Dieu merci ! Je n'ose imaginer les dégâts que vous auriez pu faire avec un magazine économique...

(Je dois être débile parce que moi j'ai trouvé ça compliqué à gérer.)

Peut-être que lui trouve ça simple, parce que c'est son monde et son quotidien, mais il ma lâchée seule en terrain inconnu !

Ayana : La journaliste a clairement orienté toutes ses questions pour chercher les ragots !

Monsieur Malik : Et vous les lui avez donnés sur un plateau d'argent ! Bravo !

Il lâche un soupir et se lève, une main sur sa taille et l'autre dans ses cheveux.

Monsieur Malik : Je ne peux pas me permettre ce genre d'article de presse, mademoiselle Riberto.

Ayana : J'en ai bien conscience... Je ne voulais pas vous faire de tort...

Il se retourne vers moi. Ses yeux sont grands ouverts et il me fixe comme si j'étais la plus crétine de toutes les crétines.

Monsieur Malik : Permettez-moi d'en douter !

Génial ! En plus d'être idiote, je serais une espèce de garce, maintenant !

Ayana : Je ne vous permets pas...

Il lâche un petit rire nerveux.

Monsieur Malik : Vous êtes...

Il ne termine pas sa phrase. Par retenue, par politesse. Mais je la complète aisément dans ma tête et mon cœur se brise. Lire la déception dans ses yeux me fait mal. Je ne sais absolument pas comment arranger la situation... Malik fait les cent pas pendant que je reste recroquevillée sur mon siège. Si je le pouvais, je me fondrais dedans.

Monsieur Malik : On ne montre jamais ses faiblesses à un journaliste. Jamais !

Ayana : Ce n'est pas une faiblesse que d'être humain et d'aimer sa famille !!

BOSS & SINGLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant