BOSS & SINGLE

|15|

Dans la cabine qui me mène jusqu'au dernier étage, je ne peux m'empêcher de repenser à ma première rencontre avec Zayn. Tout est allé tellement vite, depuis ce premier baiser anonyme. Cet engin m'a élevée dans les étages de la Malik Corp, au sens propre comme au sens figuré. Il m'a aussi élevée dans ma vie et dans ma façon de voir les choses. Mais je n'ai rien prémédité et je n'aurais d'ailleurs, même pas osé imaginer tout ce que j'ai vécu. Je suis restée moi-même, malgré tout ce que peut représenter Zayn. Je l'aime sincèrement et je crois qu'il m'aime aussi. Quant à ma carrière, je n'ai pas abandonné mes rêves de cuisine... Mais l'achat surprise du restaurant m'a montré que pour l'instant, je veux continuer à exploiter mon potentiel chez Malik Corp. La gastronomie m'intéresse toujours autant mais quand on a la possibilité d'aider des gens qui n'ont même pas accès à l'eau, la grande cuisine ma paraît soudainement moins prioritaire. Les portes de l'ascenseur s'ouvrent tout à coup et laissent apparaître... Cassidy ! Un frisson désagréable me parcourt le dos, comme si mes pensées étaient révélées au grand jour. 

(Oh non pas elle !)

J'ai un mauvais pressentiment. Cassidy affiche son habituel petit air moqueur, un sourcil levé. Je dois me tenir prête à me défendre contre les assauts de cette plante toxique... Carnivore !

Cassidy : Bonjour mademoiselle Riberto. Ou devrais-je dire... Madame Malik ?!

Ayana : Bonjour mademoiselle Sparke. Mademoiselle Riberto suffira, je ne suis pas encore mariée.

Cassidy : Oups, d'ailleurs où est la bague ? Trop lourde à porter je suppose...

La tension est montée d'un cran en une fraction de seconde. Très tendue, je la dévisage. Cassidy elle, me scrute de la tête aux pieds. Il est évident qu'elle me juge. Ses lèvres affichent des petites moues méprisantes tout en détaillant mes escarpins, ma jupe, mon chemisier... Lorsqu'elle arrive au niveau de mon visage, Cassidy plante ses yeux dans les miens.

Cassidy : Dites-moi mademoiselle Riberto... Vous n'avez pas fait la une des journaux depuis un moment. Comment cela se fait-il ?

Je ne suis pas à l'aise, coincée dans cette cabine d'ascenseur avec elle et sans échappatoire, écrasée entre le froid de la paroi de l'ascenseur et celui de son regard. Pour une directrice des ressources humaines, Cassidy agit plus souvent en prédatrice qu'en collaboratrice...

(Et bizarrement, je préférerais être coincée dans cet ascenseur avec Zayn !)

Cassidy profite que nous ne soyons que deux, et dans un espace fermé pour m'attaquer a tout de même un avantage. Il n'y a pas de témoins. Peu importe les vacheries qu'elle peut sortir elle ne me ridiculisera devant personne. Je ne dis rien et souris à Cassidy, comme si elle avait sorti une bonne blague et que la une des journaux n'existaient que dans son imagination. Elle semble d'abord déstabilisée par mon attitude, mais elle recharge vite son flingue à vacheries.

Cassidy : Qu'est-ce qui se passe ? Monsieur Malik vous rejette ?

(Tes implants seront rejetés par ton corps bien avant...) 

Je me retiens de lui sortir ma réplique, elle ne la mérite pas. Je dois garder mon calme.

Ayana : Ne vous aventurez pas sur ce terrain qui n'a rien de professionnel.

L'ascenseur s'arrête et les portes s'ouvrent.

(Ouf elle descend.)

Cassidy se retourne et retient les portes avant qu'elles se referment. Dans un sourire faussement compatissant, elle me lance...