Chapitre 14

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Je ne profitai d'avoir retrouvé mon calme qu'une seule journée. La visite d'Altara avait dû se savoir. Tout à coup, les volets furent criblés de balles jusqu'à faire exploser les vitres encore intactes. L'attaque fut si violente que je sortis de l'appartement, Greig hurlant dans les bras. Pendant quelques secondes de calme, je me rendis compte que d'autres coups de feu retentissaient un peu plus loin. Je revins dans l'appartement en faisant aussi rapidement que possible pour récupérer un gilet pare-balle et deux fusils d'assault. Les tirs reprirent de plus belle. Je courus jusqu'à la salle d'opération de Mark. Je le trouvai réfugié dans un coin loin de la porte d'entrée en attendant que ça se calme. Seulement, je doutai que ce soit rapide vu l'ardeur qu'ils y mettaient.

Je lui confiai Greig sans écouter ces précautions. Personne ne m'avait jamais dit de ne pas riposter. Je pensais bien qu'il faudrait leur faire comprendre à un moment ou un autre à qui ils avaient affaire. J'entrouvrai la porte avec précaution.Dès que je repérai une cible, je l'abattai. Je ne sais combien de temps cela dura. Je doutai que sans la visite d'Altara la veille, je n'aurais pas foncé dans le tas. Quand les tirs cessèrent enfin, je restais à l'affût. J'abattis trois derniers hommes qui pensaient se dégager discrètement. Je n'avais pas envie de prendre les méthodes d'Altara mais j'avais un message clair à faire passer.

En refermant la porte, je laissai échapper un soupir. Je découvris alors que Mark s'était occupé de Greig et avait profité pour l'examiner en détail. Visiblement, les tirs ne le dérangeaient pas.

"ça arrive, me dit-il simplement en haussant les épaules quand je lui fis remarquer. On dirait que ton fils s'y est fait aussi."

J'acquiesçai sans envie. Mark vint m'aider à nettoyer l'appartement. Il se chargea même d'aller faire quelques courses. Il me glissa avant de partir après dîner qu'il fallait que je trouve un moyen autre qu'Altara pour gérer mon stress. C'était la première fois qu'il restait aussi longtemps. Je dus me rendre à l'évidence. J'avais vraiment perdu pied depuis la naissance de Greig.

Seulement, au bout de quelques jours, je reçus Mark de nouveau avec un flot de jurons. Il ne dit rien ouvertement, sans retenir un regard de reproche. Une semaine plus tard, je retrouvai la modeste pièce à côté de la salle d'opération qui contenait la seule chose dont j'avais besoin : un sac de frappe. J'étais mal à l'aise de poser Greig dans un coin mais je n'avais pas le choix. Je n'eus le temps que de donner quelques coups quand Mark me rejoignit. Il me donna un bout de papier avec un plan sommaire qui menait droit à la ville la plus proche où vivait Altara.

"Prends tes affaires et vas là-bas, m'annonça-t-il."

Je le dévisageai sans comprendre. Traverser la rue était un risque mortel. Je ne voyais pas comment atteindre cette ville, ni même pourquoi.

"Vas faire tes affaires. Je garde Greig, insista-t-il."

Visiblement, je n'avais pas le choix. Je m'exécutai donc en vitesse et le retrouvai en bas de l'escalier qui menait au souterrain. Il m'entraîna dans la direction opposée de la salle d'opération jusqu'à un parking qui comptait plusieurs véhicules.

"Prends ce que tu veux, me dit-il.

Qu'est-ce qu'il se passe? Finis-je par pester en regardant les véhicules sans envie.

Je n'en sais rien, me répondit-il avec un soupir. Altara m'a appelé il y a une demi-heure pour me dire qu'on allait me donner un bout de papier et que je devais te dire de venir immédiatement. Vu ces précautions, il vaut mieux réagir au plus vite. Elle sait que te demander de sortir est risqué. Elle n'a certainement prévenu personne."

Il avait certainement raison. Je n'avais plus qu'à faire une confiance aveugle à Altara. A défaut d'y arriver, j'avais envie de la voir et d'un peu de calme si elle voulait s'occuper de Greig même une heure. Contre l'avis de Mark, je choisis une moto. Je n'étais pas sûr de pouvoir protéger Greig correctement dans une voiture. En moto, je n'avais pas d'autres choix que de le garder contre moi. Je le couvrai au maximum et enfilai le gilet pare-balle au dessus de lui. Je vis Mark ne pas pouvoir cacher son inquiétude. Il nous laissa partir sans un mot de plus. .

MenteuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant