Les yeux d'une nuit

Chapitre 17 - Une piste

Tiens, vous êtes de retour ? Vous avez la réponse ?

Les deux héros étaient revenus aux portes du château, et les deux gardes se remettaient à rire. Jake était encore plus déterminé, et Arcos plus énervé. Jake répond :

-Oui, on a la solution !

Arcos enchaina :

-On vous tue et on passe !

Les gardent commencèrent à dégainer.

-Quoi ?! Tu nous menaces ? Dit l'un d'eux bien moins amusé que tout à l'heure.

-Il... Il blague, nous n'avons même pas d'arme, je l'ai la vraie solution ! S'enquit Jake.

Torun se calme.

-Ah oui ? Je ne te crois pas encore.

-Et pourtant ce n'était pas si compliqué, il fallait simplement trouver le moyen de détourner leurs caractéristiques pour que l'un comme l'autre ils me donnent une unique réponse révélatrice.

-Mais qu'est-ce que tu racontes ? Lui dit l'elfe d'un ton désagréable. Abrège !

-Donc, pour choisir la bonne porte, il me suffit d'aller voir un garde, n'importe lequel, et de lui poser la question : "si je souhaite entrer dans le château, quel est la porte que ton camarade me dirait d'ouvrir ?" Celui qui ment me montrera la mauvaise porte, et celui qui dit toujours la vérité fera pareil que celui qui ment. Donc il faut choisir la porte qu'ils ne désigneront pas.

Les gardes étaient sidérés.

-Comment as-tu trouvés ?

-Je t'ai déjà tout expliqué, laisse-nous passer Torun !

-Je ne t'ai jamais donné mon nom ! Tu lis dans mes pensées ! C'est comme ça que tu as trouvé !

-Oui, et si tu ne nous laisses pas passer, il te fait exploser la cervelle, répondit l'elfe.

Torun ne dit rien, et leur ouvrit la porte de lui-même.

Ils entrèrent alors dans une immense salle, faite de bois, tenue par de belles colonnes et poutres joliment sculptées, ornées, desquelles se suspendent des étendards, partout la lumière pouvait entrer par de magnifiques fenêtres. Parterre, un grand tapis traçait une route. Un tapis bleu, qui de la porte allait tout droit, puis, montait des escaliers. Alors Jake et Arcos s'y engagèrent. Turun leur livra un dernier message :

-Après les escaliers, tournez à droite ; le conseiller sera probablement dans la salle de réception.

En montant ces petites marches, ils pouvaient observer sur les murs de petits et grands tableaux. Dessus étaient peints des hommes, des créatures, des paysages, dans des jolis cadres décorés d'enluminures.

Après les marches, ils débouchèrent sur un couloir, lui aussi avec des tableaux sur les murs. Dessous, quelques grands pots avec dedans des fleurs ou de petits arbustes très mal entretenus. Ces fleurs contrastaient avec la beauté du château, et désolait l'elfe qui passait à côtés. Au passage, il les effleura et murmura une petite formule elfique : "wolfé vehil". Les fleurs, comme réjouis de certaines choses, se redressèrent et reprirent couleurs. Elles semblaient même sourire.

Devant eux, une porte était ouverte et laissait apercevoir une grande table entourée de très nombreuses chaises. Sur la table pas de nappe, et la nourriture n'était pas abondante sur celle-ci, beaucoup de couverts certes, mais les récipients les plus remplit ne comportaient que des fruits et de l'eau ; très peu de viandes, de poissons, de vins, mais quelques légumes quand-même.

Mis à part cette table, la pièce n'avait rien de plus que la précédente. Le conseiller y été assis, tout au bout, et mangeait une tomate bien rouge et bien juteuse. L'elfe se présenta lui ainsi que Jake, et à son tour, après une dernière bouchée, le conseillé se présenta :

-Bonsoir, je suis Wiltom, conseillé du roi, c'est moi qui suis responsable de vous pour le moment. Je vais avoir besoins que vous répondiez à mes questions, avant de vous laisser tranquille à tout jamais. A la condition que je juge qu'il peut en être ainsi.

-Encore de questions !? J'en ai assez moi ! Grogna l'elfe.

-On est bien obligé, sans quoi nous n'avancerons pas Arcos.

Le conseillé reprit :

-Bien asseyez-vous, mangez des fruits si vous le voulez, buvez, mais pas trop quand même ! On se rationne ici. Commençons, avant toutes choses, pourquoi être venues ici, à Ineralga ?

L'elfe répondit le premier :

-On vient chercher un travail, pour gagner de l'argent, améliorer notre équipement pour ensuite combattre le mal qui a plongé notre monde dans apocalypse.

-Donc vous dites que vous savez où aller pour le combattre ce mal ?

-Non, justement un autre but de notre présence ici est de recueillir des informations pour y parvenir.

-Eh bien écoutez, vous semblez êtres exactement le genre de personnes qu'il nous fallait. Vous ne pouvez pas rester ici, du moins, pas longtemps, personne ne pourra vous faire confiance, mais il se trouve que nous avons des pistes. Vous en avez peut-être entendu parler, un convoi a disparu dans les montagnes, nous avons envoyé des pisteurs, et un seul en est revenu, il réside ici-même, à Ineralga. Essayez de lui soutirer des informations, et vous pourrez percevoir une récompense, cela vous permettra de vous équiper sans pour autant vous installer dans la ville. Je vous rends déjà vos affaires, vous pourrez faire vos affaires aux marchés, ensuite dirigez-vous à la taverne du vieux compteur, je lui parlerai, et il pourra vous héberger pour la nuit.

-Très bien merci, répondit simplement Sir Arcos.

Wiltom partit chercher les équipements dans une pièce voisine, pendant ce temps, Jake remplit ses poches de fruits et de pains.

-Ça sera ça de moins à acheter ce soir pour se nourrir, dit-il.

-Tu n'as pas tort lui répondit l'elfe.

Wiltom revint.

-Tenez, prenez ceci, et faites ce que je vous ai dit. Quant à notre pisteur, vous pouvez vous en occuper demain si vous le voulez. Je vous raccompagne dehors !

Le conseiller les invita à le suivre, et marcha avec eux. Avant de descendre, ils croisèrent le roi ; celui-ci bouscula volontairement le conseiller. Wiltom fit comme s'il ne s'était rien passer, il continua de marcher. Arcos et Jake seraient les poings, le roi les répugnaient...