Les arcanistes clairs demeuraient une minorité en Arcana. C'était encore plus vrai pour les cités comme Silcèn.
Pourtant, le mystérieux sauveur savait exactement où trouver l'un d'eux.
Quand la petite troupe atteint les portes du rempart intérieur qui protégeait le palais, Daran ne put s'empêcher de faire la réflexion :
« Vous croyez que le gouverneur va nous accueillir à bras ouvert comme ça ? Pendant les dernières heures sombres ? Vous vous foutez de nous ? »
Quelques minutes plus tard à peine, Célia était étendue sur un lit aux draps de soie blanche, veillée par Arul et Emiri.
Mélir, le soigneur prodigue, discutait à voix basse avec l'homme au manteau noir.
L'amant faisait les cents pas. Il ne savait pas comment se rendre utile, et se sentait complètement perdu. Si on lui avait dit qu'il entrerait dans les quartiers privés du dirigeant de la ville comme ça, sur simple demande de celui qui s'était présenté comme la Lame Nocturne... il n'y aurait pas cru. Même lui, qui travaillait à la caserne, à l'entrée de la ville, ne pouvait pas passer la porte du palais si facilement !
Au petit matin, quand les lueurs vertes se teintaient de jaunes à l'extérieur, l'arcaniste clair rassembla tout ce beau monde dans une salle, tandis que la convalescente restait dans sa chambre. Il semblait épuisé, et sa longue robe blanche portait quelques tâches sanguines.
Il expliqua qu'il garderait la jeune dame pendant quelques jours, pour s'assurer de son bon rétablissement. Ainsi, elle pourrait se reposer et se remettre dans de bonnes conditions. Arul avait tout relaté, et des gardes du palais avaient été envoyés pour récupérer les corps des assassins au Fantassin Émérite.
Daran ne tenait plus, il finit par demander :
« Mais ce chef de contrat, ce Jisgur... il ne va pas s'arrêter là, n'est-ce pas ? Il faut faire quelque chose ! Vous pouvez faire quelque chose, vous ?
- Je ne suis que le soigneur qui a accepté de travailler pour le gouverneur, répondit le sorcier de lumière. Et de plus, les hommes que nous avons envoyé chercher les cadavres à votre auberge, ont fouillé les agresseurs. Rien sur eux ne les relit à ce Jisgur. C'est un nom qui ne m'est pas inconnu cependant...
- C'est folie que de se dresser contre lui ! s'écria l'ex-chasseur de contrat, affolé. Il a le bras long. Il contrôle la pègre de la moitié de la ville. Il connait les meilleurs assassins, les meilleurs bandits... Il a aussi dans la poche des membres de la noblesse d'ici, et des autres grandes villes d'Isla Roï. Des arcaniens purs, qui mangent dans sa main...Même vous, vous pourriez être en fait à sa botte ! C'est impossible de l'atteindre sans en subir les ...
- Calme-toi, jeune Arul. Il ne vous fera pas de mal ici. Intima Mélir d'un ton qui se voulait rassurant. Mes quartiers sont privés, je ne dispose d'aucun serviteur. Personne d'autre que moi, ne peut entrer dans ma chambre, Célia y sera en sécurité. Et je ne suis pas à la botte de ce rejeton de Rimrel... Vois-tu cet insigne sur ma chasuble ? C'est la marque des Ludmil Roï.
- Le groupe de Salvatien ? intervint Emiri, émerveillée. Je ne pensais pas en voir un jour, je n'étais même pas sûre d'avoir reconnu cette marque. Arul, si ce qu'on dit de ces gens est vrai, alors tu peux avoir confiance. Les Ludmil Roï ont une réputation d'inflexible soigneur, prêt à aller dans les pires endroits pour sauver des épidémies les populations les plus vulnérables. Des altruistes, comme il n'y en a que dans les légendes...
VOUS LISEZ
On l'appelle L'Embrumeuse
FantasyElle danse, la petite mendiante. Elle tourne, elle saute, elle vibre. Sur le son de ses bracelets de grelots, elle virevolte devant les yeux des badauds. Mais ceux-là ne sont pas plus attirés par la symphonie métallique que par les entrechats légers...