Chapitre 10 - Piège ardent

62 22 40
                                    


Finalement d'un commun accord, les jeunes femmes furent habillées chaudement, pour être emmenée au Fantassin Émérite.

D'abord contre cette idée, car totalement perdues, puis sceptiques, elles finirent par accepter. Grâce surtout au concours d'Hylané qui les réconforta, en leurs assurant la sécurité pour la fin de la nox au moins.

Durant tout le temps que les filles de joies mirent à faire leurs affaires, l'assassin ténébreux ne quitta pas son emprise sur la porte. Ce qui rendait notre voleuse extrêmement perplexe...

L'avait-il repéré ? Ou était-il simplement un irrépréhensible boulet né pour toujours se mettre sur son chemin ?

Pour couronner le tout, Ankou lévitait juste à côté de lui, et il semblait sentir sa présence... Elle aurait juré qu'ils s'étaient murmurés quelques mots.

Lorsque les dames furent toutes fins prêtes, sous de grands manteaux d'homme ou de lourdes capes de feutre, pour masquer leur fuite, Arul les emmena au dehors.

Daran avait poussé les cadavres en tas, aidé par cet insupportable manieur de sabre, qui se contenta d'user de ses arca pour déplacer les corps sans efforts.

Même quand tous cherchaient les richesses à voler dans la maison pour s'assurer de fuir assez loin, ce chien de garde restait à l'entrée ! La petite voleuse s'agaçait un peu plus à chaque instant.

Une fois tous sortis, sauf le molosse humanoïde, ce dernier ordonna aux autres d'un ton ferme :


« Partez devant, je vous rejoins chez Emiri, je vais d'abord m'occuper que quelques braises ardentes qui n'attendent pas. »


Comme il disait cela, il créait une boule de feu au creux de sa main, qu'il lança sur une toile tendue sur le mur du fond. Les flammes dévorèrent les fils pendant qu'il s'avançait vers Ankou. Les lueurs rougeoyantes dansaient, et l'Embrumeuse se décomposait.

Il maitrisait aussi l'arca du feu ? Aïe, ça compliquait beaucoup de choses...


« Tu ne brûles pas les cadavres plutôt, toi qui déteste que l'on s'attaque à l'art ? questionna le faucheur.

- Je te laisse finir de prendre leurs âmes. Et dit à ta protégée de venir à mon encontre, ou je brûle le buffet qui lui sert de cachette.

- Un seul geste mauvais envers elle et je te rosse, Mercenaire ! gronda le squelette emmailloté. »


A ces mots, elle comprit qu'elle n'avait plus le choix. Peste soit d'eux ! Elle pensa que ce traitre d'Ange de la Mort pourrait servir éventuellement de bouclier le temps de trouver une échappatoire.

Elle se leva souplement, mais resta à bonne distance de celui qui avait été désigné comme un « mercenaire ». Elle tenta de voir son visage, mais ne parvenait pas à distinguer précisément ces traits à cause des halos crépitants. Attendant des explications, elle joint ses mains dans son dos et afficha le plus charmeur des sourires qu'elle avait dans son panel, dans l'espoir vain de les attendrir un peu.

La mine de cet arcanien prenait des atours démoniaques dans cette atmosphère rougeoyante, et il se tenait droit et fier dans sa toute puissance. La fillette essayait de ne pas montrer sa peur, et tentait de s'empêcher de trembler. Elle progressa à pas lents vers Ankou, et demanda à  voix basse :


« Est-ce toi qui m'a tendu ce piège ? Mon âme t'intéresse tant? Je trouverai un moyen de me venger, sois en sûr...

On l'appelle L'EmbrumeuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant