Seynan, dit Lame Nocturne, allait en direction de la mine de lops. L'entrée se situait en périphérie de la ville. Il fulminait de l'insubordination de cette gamine. Ses ordres étaient pourtant simples. Attendre à la taverne...
Il se maudissait d'avoir failli... il avait fait appel au pouvoir de son katana nécrophage durant cette nox, qui avait été bien longue. Ce pouvoir l'avait débordé de trop. Necr-Naftys hurlait son envie d'être plus nourri. Il se devait de partir moissonner quelques âmes pour cette arme. Elle lui donnait tant de puissance... Mais il avait dû laisser l'enfant seule avec ce faucheur fallacieux.
Il aurait au moins espéré que celui-ci aurait fait plier l'enfant à son ordre, et l'aurait emmené au Fantassin Emérite. Mais non ! Il fallait toujours que quelqu'un remette en question son autorité. C'était agaçant à la fin...
Et maintenant, qu'allait-il faire ? Tuer le frère pour punir la fillette ? Même lui trouvait ça cruel. Non, il pensait capturer le gamin, pour forcer sa sœur à écouter. Après tout, il serait peut-être plus coopératif qu'elle. Quand il lui expliquerait la véritable nature de l'Embrumeuse et du tatouage qu'elle portait, ce fameux Tristan l'aiderait sans doute, s'il avait un tant soit peu de jugeote...
Arrivé à l'entrée de la mine, le Mercenaire de la Dame frémit. Il balaya la grande porte du regard, et sentit le résidu arcanique d'un sortilège puissant...
« Par Selena, un de ces foutus Tisseur du Néant a eu la même idée que moi... »
Il serra les dents, posa les mains sur son daisho, et dégaina ses deux sabres. Le long dans la dextre, le court dans l'autre. Il prit une longue inspiration, et s'élança.
***
Elle se réveillait doucement, les heures sombres étaient sur leur fin, une lueur or prenait le pas progressivement sur l'émeraude. Elle voyait les étoiles scintiller dans le ciel dégagé, et sourit.
Elle se sentait pleine de vie, en pleine forme, et si confortablement installée. Elle peinait à se remémorer tous les évènements de la nox. Au vu de l'heure, Tristan allait bientôt finir le travail. Il fallait qu'elle aille...
Tristan !
Tout lui revint en pleine figure. Par flash, elle se remémora la maison de contrat, la tuerie, l'incendie, la trahison d'Ankou, les menace sur Tristan de ce Seynan...
Elle s'assit soudain, prit sa tête dans ses petites mains décharnées. Qu'est-ce qui c'était ensuite passé ? La faux, la femme, la faim... Tout revenait par bribes floues...
Sans savoir pourquoi, des larmes lui montèrent, elle s'essuya d'un revers de manche, et sentie une matière gluante et froide se coller à son visage. Elle regarda le tissu qui couvrait son poignet.
Du sang.
Son cœur manqua un battement. Elle ferma les yeux et passa le bout de ses doigts autour d'elle, sur le matelas si moelleux sur lequel elle s'était éveillée.
« Pourvu que ce soit mon sang... pourvu que ce soit mon sang...murmura-t-elle pour elle-même. »
Elle sentait des étoffes, mais ses ongles butèrent sur une matière molle et glaciale. Elle prit une grande respiration, et regarda autour d'elle, trop curieuse pour y résister.
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On l'appelle L'Embrumeuse
FantasiaElle danse, la petite mendiante. Elle tourne, elle saute, elle vibre. Sur le son de ses bracelets de grelots, elle virevolte devant les yeux des badauds. Mais ceux-là ne sont pas plus attirés par la symphonie métallique que par les entrechats légers...