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Étalée dans le canapé, mes yeux divaguent sur la série qui défile à l'écran. Je calcule même pas l'histoire, j'ai l'esprit ailleurs. Les rideaux sont à moitié fermés et la lumière blanche de dehors rentre à peine dans la pièce, c'est parfait. Je déteste cette lumière, trop agressive. Je renverse ma tête en arrière sur le dossier du canapé et profite du silence qui est à peine troublé par les cris des petits qui jouent au foot en bas. Ça va pas durer donc autant faire le plein de calme. Je tends la main pour attraper mon paquet de clope qui traine sur la table basse et galère à me lever. J'ai trop mangé putain. Ce constat me met de mauvaise humeur et je soupire en m'installant sur le balcon. Je préfère fumer maintenant parce que si je le fais juste avant de rentrer en classe je vais sentir la cigarette et j'aime pas ça. Je regarde le ciel et je plisse les yeux, aveuglée par la grisaille du paysage. J'expire la fumée en observant les gars qui sont posés en bas. Toute leurs vies ils sont là eux, ça doit être relou de jamais changer de décors. J'en sais quelque chose. Naitre ici et mourir ici, c'est comme ça que ça se passe hein. C'est bizarre cette sensation, ce quartier tu l'aime parce qu'il t'a vu grandir, en même temps tu le déteste, mais tu te vois pas le quitter.

Quand j'ai finis ma cigarette je rentre en vitesse et j'allume les enceintes histoire d'écouter un peu de son pour me motiver. Sous la douche, je chante par-dessus la voix Alyia et en sortant je glisse dans l'eau en manquant de m'éclater la tête sur le carrelage.

Journée pourrie.

Mes sous-vêtements enfilés, je me pose devant mon armoire pour réfléchir à une tenue mais c'est mission impossible, j'ai pas d'inspiration. J'observe mon corps dans le miroir et soupire encore une fois. Mes hanches larges, mon cul plein de graisse, mes seins trop gros, mon ventre à qui je peux même pas donner d'adjectif. Juste mon ventre quoi. Je saisis rapidement un jean taille haute un peu large que j'enfile et une chemise noire loose que je rentre à l'intérieur sur le devant. Dans la salle de bain je mets juste du mascara et du rouge à lèvre rose pour donner des couleurs à la peau claire de mon visage, mais flemme de faire plus, et j'essaye d'arranger ma tignasse brune qui n'a pas l'air de vouloir coopérer. Je réfléchis en me regardant. Je me suis recouper les cheveux et ils m'arrivent au-dessus des épaules, comme depuis toujours. Je me demande si je devrais pas changer, les laisser pousser mais vas y c'est trop de travail les cheveux long.

Je finis par sortir de ma réflexion intense et me dirige vers le salon pour attraper mon sac et mon manteau après avoir enfilé mes baskets noirs. En claquant la porte de chez moi je réfléchis à mon frère, ça fait plus de deux semaines que cet imbécile a perdu son taff dans la boite de Tio Yuri et qu'il est en censé trouver un autre mais même pas il bouge de la maison. Il me rend folle, j'ai envie de le boxer. Après je me fais pas de souci, je sais que mon père est dans la phase de surchauffe interne, il montre rien pour l'instant et attend patiemment, mais quand il va exploser, ce qui va arriver d'ici quelque jours, je préfère même pas être dans le coin perso. Comme j'aime quand même mon frère et tiens à sa vie, je décide de l'appeler en dévalant les 34655854 marches de mes escaliers. Il décroche en grognant.

- Ouai...

- Paolo dis-moi que t'es levé steuplait

- ...

- Putain mais t'es sincère là ! Active toi, va poser des CV je sais pas moi fais un truc ! Papa il va te démonter si tu continues comme ça

- C'est bon j'sais, arrête de me prendre la tête avec ça. Je gère j'tai déjà dis Taïna

- Ah mais ok en plus tu parles mal ? Bah tu sais quoi débrouille-toi tout seul, compte même plus sur moi. T'as raison reste dans ton lit moisi la, tu fais pitié sérieux. Tu me déçois de ouf

Pour les nôtres {PNL}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant