Pour les nôtres {PNL}

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Je me réveille avec un mal de crâne pas possible, les oreilles qui bourdonnent, la gorge sèche. Faiblement j'attrape mon téléphone, n'arrivant pas à déterminer l'heure qu'il est par rapport à la luminosité de la pièce. Je sursaute en voyant que je n'ai pas entendu mon réveil et qu'il est neuf heure et demi, je commence dans trente minute. Je tente de me lever mais, assise sur mon lit, ma tête qui tourne à 360° m'indique que je ne pourrai pas quitter mon lit pour l'instant. Je me rallonge en soupirant et appelle le secrétariat du lycée pour prévenir de mon absence.

Je comate longtemps, n'arrivant même plus à faire la différence entre mes cauchemars et le réel, j'ai l'impression de délirer. Dans les moments de lucidité je pense à Tarik qui m'a envoyé un message hier disant qu'il était bien rentré, je pense à la pointe de culpabilité que j'ai ressenti en me disant que j'aurai du le suivre plutôt que de rester avec Nassim. Mais je pense aussi à Nassim par terre, le visage en sang et completement bourré, Nassim que je connais depuis que j'ai neuf ans et qui coupait les cheveux de mes poupées avec mes frères. On ne laisse pas un ami dans cet état là. Je ne pourrai jamais tirer un trait sur notre amitié et les sentiments que j'ai eu pour lui au point de le laisser crever comme un chien dans la rue. J'espère que Tarik comprendra.

J'espère que Tarik comprendra.

J'espère que Tarik comprendra

Cette phrase tourne dans ma tête alors que j'essaie tant bien que mal d'ouvrir les yeux. La sonnerie de mon téléphone m'arrive en sourdine et je tatonne pour l'attraper et le porte à mon oreille. C'est lui.

-T'es sérieuse tu réponds que maintenant ?

J'essaye de prononcer quelque chose mais les mots restent bloqués dans la gorge.

-Taïna ?!

-Ma..malade. Je finis par réussir à articuler d'une voix completement cassée.

J'entends vaguement qu'il raccroche et je laisse ma tête retomber lourdement sur l'oreiller, épuisée par ce simple échange.

Quelques temps plus tard, je suis réveillée par la porte qui claque et quand j'ouvre les yeux Tarik est assis sur mon lit et me regarde l'air inquiet. Heureusement qu'il a le double des clés sinon je n'aurais jamais eu la force d'aller lui ouvrir.

Il passe la main sur mon front et fronce les sourcils puis me caresse la joue en essayant de me faire un petit sourire rassurant.

-J'ai appelé un médecin, il va arriver là

-Merci. Je chuchote à bout de force.

-Parle pas repose ta voix. T'as mal à la gorge ?

Je hoche la tête et on est interrompu par l'interphone. Tarik se lève et quelque minutes plus tard, il rentre dans la pièce avec la dame qui doit être le médecin. Elle m'examine et après m'avoir diagnostiqué une bonne grippe elle me donne directement une plaquette d'antibiotiques et fait une ordonnance qu'elle donne à Tarik.

Je commence déjà à me rendormir le temps que Tarik la raccompagne mais il me presse doucement la main.

-T'endors pas tout de suite, faut que tu prennes les médicaments

J'acquiece à contre cœur et me redresse pour prendre la bouteille d'eau qu'il me tend puis d'avale les cachets.

-Bois beaucoup, t'en a besoin

Je finis la bouteille sans difficulté, me rendant compte à quel point j'avais soif, puis m'allonge de nouveau, ayant épuisé les derniers forces.

-Ca va aller. Me dit-il en embrassant mon front brûlant alors que mes yeux se ferment deja. J'suis là

Quand je me réveille, la nuit est tombée dehors et ma chambre est dans l'obscurité totale. Je sors de mon lit, sentant que la fièvre est tombée et que ma tête tourne moins. Je marche faiblement jusqu'au salon et trouve Tarik dans le canapé en train de regarder la télé.