Chicago

Chapitre 8

Victoria

Il fait nuit. Nous attendons cachés que des voitures se montrent. Pour cette mission je dois observer, tout comme Coralie. Les autres en revanche, ils comptent bien attraper les membres du gang des Cobra, alliés au gang des Wolves. 

Ils vont passer avec un convoi sur notre territoire donc nous allons prendre ce qui nous revient et les questionner sur ce qu'ils ont fait chez Tayron.

J'étais obligée de venir pour découvrir nos activités mais je m'en serais bien passée parce qu'il fait le froid qu'une nuit d'Octobre offre généreusement à Chicago et je suis fatiguée, nous avons passés la journée à parler de plan d'attaque et à nous préparer pour ce soir.

L'attente est longue, le bruit d'un poids lourd résonne enfin et semble s'approcher à une allure raisonnable. Au loin, il ralentit discernant quelque chose en travers de sa route, puis quelques secondes plus tard il s'arrête devant le barrage de voitures que nous avons créé. Je me retourne, Tayron a ouvert sa main en grand et se prépare à donner le signal de départ. Tous l'observent, moi y compris.

La luminosité est faible, de petites lampes de poches nous éclairent discrètement et le ciel ne nous offre qu'un obscur voile de nuage mais je me repère. Le conducteur du camion sort puis lâche un juron de colère, il n'a aucune issue si ce n'est d'attendre que l'on s'enlève ou bien il devra forcer le passage. Son compagnon de route le rejoint suivit par un groupe de personnes.

Une fois certain que tous sont réunis, Tayron abaisse sa main et mes amis se lèvent armes aux poings pour viser nos ennemis. D'abord ils ne nous voient pas puis une fois leurs yeux habitués à l'obscurité, ils comprennent que c'est une embuscade. La stupeur est visible sur leurs visages mais bien vite ils dégainent leurs armes et pistolets divers pour nous faire face. Pas de doute, nous sommes en nombre inférieur. Mais l'effet de surprise est là et plusieurs d'entre nous les ont contournés pour les encercler par derrière, ils sont donc vivants, mais pris au piège.

Tayron saute par-dessus le capot d'un de nos grands 4x4 noirs et se poste face aux assaillants. Ils l'observent et le regardent tourner autour d'eux puis sans s'en rendre compte, ils se resserrent dans un étau rond quasi impeccable.

Le bruit d'une arme que l'on recharge résonne et ce n'est pas la nôtre. Aussitôt, notre groupe comprend et Tayron dans un geste de main ordonne de faire feu sur ceux en face de nous. Personne n'attend et les doigts se pressent sur la détente des armes. En une salve de balles, la moitié des Cobra sont tombés non pas morts mais inconscients.

Nos armes sont chargées de balles anesthésiantes, nous allons en capturer certains pour obtenir nos informations. Libre à ceux qui interrogent de faire ce qu'ils veulent des capturés mais pour ceux qui ne le seront pas je ne sais pas où ils vont finir. Je débute après tout.

Ceux qui restent ripostent blessent certains d'entre nous. Je ne vois pas qui car il fait noir et nos lampes de poches nous éclairent juste assez. Pour le moment j'écoute et attends les ordres à venir, protégée par la carrure des garçons.

Après cette riposte, les Cobra ne font plus rien car tous sont au sol et dorment profondément. Tous sauf un qui est surplombé par mon meilleur-ami, une main sur la gorge. Attendant son heure, il tremble, Tayron le terrifie. Il lui dit de bien retenir ce qu'il va lui dire et de le répéter à son chef. Le garçon à terre acquiesce et mon ami réfléchit un instant puis lui dit d'une voix glaçante.

— Finalement, tu repartiras quand je t'aurais interrogé, tu dois en avoir des choses à m'apprendre.

Puis il se relève, fait la moue et passe une main dans ses cheveux.

— Mettez-les tous dans le camion mais avant nettoyez sa pisse.

Maintenant qu'il le dit, il y a bien une tâche odorante sur le sol, juste en-dessous du garçon. Je ne sais pas comment nous avons fait pour tous les avoir si vite mais ce fut assez facile et personne n'est grandement blessé à part Tarek qui s'est pris une vraie balle cette fois-ci, au niveau de l'épaule et Tayron qui a la joue éraflée par une balle qu'il a réussi à éviter de justesse.