Chapitre 17

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Victoria

Deux jours. Cela fait deux jours que Tayron m'évite. Et plus il m'ignore, plus ma colère grandit. J'ai essayé d'en savoir plus sur cette histoire de pulsions mais Tarek n'a rien voulu me dire et Malik encore moins. Bon, je n'ai pas directement posé la question mais j'ai essayé de leur tirer les vers du nez, sans succès.

Mais je n'ai pas encore utilisé toutes mes cartes. Un plan machiavélique s'est formé dans mon esprit pendant mes quelques heures de solitude quand je n'étais pas au chevet de Dereck, ni auprès de ma mère

D'abord je dois me réconcilier avec Tayron. Il me manque et puisqu'il compte partir ce serait dommage de gâcher le peu de temps qu'il nous reste à bouder chacun dans notre coin. Le sachant en train de se défouler sur le sac de frappe dans le sous-sol, je m'équipe et m'y dirige.

Je porte un legging et une brassière pour laisser mon ventre ferme ainsi que mes fesses et ma poitrine en évidence. Quand j'entre, Tayron me détaille aussitôt du regard avant de se remettre à frapper, feignant m'ignorer.

Un sourire se forme sur mes lèvres. Je prends une paire de gants et m'approche.

— À quoi tu joues ?

— Je ne vois pas de quoi tu veux parler, dis-je.

— Arrête d'être aussi puérile.

— Alors arrête de m'ignorer.

Il recommence à taper sur le sac.

— Je voulais retarder cette conversation justement.

— Laquelle ? Lui dis-je.

— Celle où je te donnerai ma décision.

— Pas besoin.

Il me dévisage, méfiant. Il cherche où est l'embrouille et il a bien raison.

— Je te laisse encore du temps pour réfléchir, tu me manques, repris-je en prenant un air que je veux mignon.

— Toi aussi.

— Alors on fait la paix ?

Je lui tends la main accompagnant mes mots au geste.

— On fait la paix, ma petite marmotte.

Il me sourit puis me serre dans ses bras, j'en profite pour inspirer son odeur. Je ne pensais pas que ça serait si facile, première partie du plan réussie. C'est si bon d'être entourée de ses bras, je ne veux pas qu'il m'abandonne.

— Ça te dirais qu'on sorte ?

— Tous ensemble ? Me demande-t-il.

J'acquiesce en guise de réponse.

— Bonne idée ça nous changera les idées. Va prévenir les autres, j'arrive.

Il m'attrape pour intensifier notre baiser après quoi je me recule et pars. Il m'observe en se mordant la lèvre puis balance ses bandes de poings dans un coin pour me suivre. Je préviens rapidement les autres en leur criant de se préparer dans toute la maison puis je fonce rejoindre Tayron dans la salle de bain.

Ça n'était pas dans le plan mais tant pis. Profitant de notre soudaine proximité, je le détaille entièrement. Je ne veux pas rater une seule miette de sa musculature, de son beau regard, de son sourire. Et encore moins de sa voix qui me fait vibrer tout entière lorsqu'il me murmure quelques mots à l'oreille. Je l'aime et c'est terrible parce que j'ai constamment peur de le perdre.

C'est pour ça que j'ai mis mon plan en action, afin de lui faire du chantage pour qu'il reste. Je sais que c'est vicieux mais je n'ai pas d'autre choix pour le forcer à rester.

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