Chapitre 11

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Victoria

Plusieurs virages me font dégringoler dans la camionnette où je me trouve ce qui ne fait qu'empirer l'état dans lequel je me trouve. Pendant quelques secondes je distingue une secousse, un son, puis plus rien. Je sombre dans un coma laiteux avant de me réveiller je ne sais combien de temps plus tard, dans une petite pièce.

Je me relève avec difficulté car mon corps est endolori. J'ai la tête en compote. C'est avec surprise que je découvre que je ne suis pas attachée lorsque je suis debout. Cela veut dire que je suis libre de mes mouvements. Je me dirige vers la porte et tente de l'ouvrir, sans succès, elle est fermée. De même pour la petite fenêtre qui me sert d'éclairage, je ne peux pas l'ouvrir.

Je me sens faible, trop faible pour être dans mon état normal et c'est avec résiliation et désespoir que je m'effondre sur le matelas posé sur le sol. Je tente de garder la tête froide mais mon esprit est embrouillé, je n'ai pas les idées claires. Tant pis, je vais devoir faire avec car il faut que je trouve quelque chose pour m'enfuir de là. Comme un plan ou un indice sur ceux qui m'ont enfermée ici, n'importe quoi qui me donnera des réponses.

Pourquoi suis-je là ? Qui sont-ils ? Mes amis sont-ils toujours vivants ? Et Tayron, pourquoi l'ont-ils tué ? Tant de questions sans réponses. Surtout pour la dernière, à cette idée mon cœur se serre, et dire que je l'ai repoussé la dernière fois que je l'ai vu ! L'âme en peine, j'observe la pièce en quête de quelque chose, mais quoi ?

Sol en béton craquelé, murs blancs délavés et fissurés, une planche en bois vissée contre le mur avec en face une chaise pliante, un matelas au sol, un seau pour faire...évitons d'en parler car je crains le pire et une mini fenêtre. Ils m'ont enfermées dans une pièce meublée ce qui veut dire que je vais rester ici un moment.

Soudain le bruit d'une clé que l'on enfonce dans une serrure se fait entendre alors je m'assois docilement sur le matelas. La porte s'ouvre, laissant entrer un homme grand et assez élégant :

— Bonjour Victoria.

Entendre mon prénom sortir de sa bouche me déstabilise mais je reprends rapidement contenance.

— Bonjour Monsieur.

— Tu peux m'appeler Dereck, je préfère. Comment tu te sens ?

— Fatiguée mais ça doit être à cause de la drogue, dis-je méchamment.

Calme-toi Vicky, cet homme est dangereux. Il te séquestre dans cette pièce.

— Probablement, hausse-t-il des épaules. Mais nous avons un rendez-vous alors lève-toi.

Je m'exécute.

— Où va-t-on ? Dis-je en même temps.

— Quelqu'un aimerait te rencontrer.

— Qui est ce ?

— Tu vas me suivre pour le savoir n'est-ce-pas ? Me demande-t-il doucement mais fermement.

Son ton me déroute, pourquoi ne me force-t-il pas ? Pourquoi est-il comme ça avec moi ? Cet homme est bizarre, mon enlèvement n'a pas de sens. Je ne comprends rien à rien.

Cette fois-ci, il m'enfile des menottes avant d'ouvrir puis de me mettre un sac sur la tête.

— Le lieu doit rester confidentiel, dit-il d'un air désolé.

Voilà qu'il s'excuse, comme s'il en avait quelque chose à faire de toute façon. Je marche un petit moment avant que l'on ne me jette violemment sur un siège et m'enlève ce fichu sac.

— Victoria, bienvenu, me dit un homme massif à la voix grave

Il est très imposant. Une autorité naturelle émane de lui, ses cheveux noirs comme la nuit sont soigneusement peignés vers l'arrière.

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