Chapitre 26

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Victoria

Depuis hier ma mère me harcèle pour que je passe la voir, elle vit mal mon absence. Heureusement qu'elle a mon père maintenant. Hier matin je leur ai fait écouter les messages, ils ont alors appris que Malik était malade, y compris Coralie. Mais elle le savait déjà.

Il a fallu s'organiser et se mettre d'accord sur la marche à suivre. Si certains étaient choqués par ce qu'ils venaient d'apprendre et de nos recherches effectuées en secret pour soigner notre ami, certains étaient déçus qu'on leur ait caché. En nous expliquant, ils ont fini par comprendre que ce n'était pas facile à dire et que nous voulions que Malik le dise en personne. Après fut établi le plan, nous commencerons par attaquer les Eagles puis un groupe d'entre nous ira récupérer les garçons.

Je me stationne devant mon ancienne maison et des souvenirs m'envahissent. Tayron enfant, moi avec. Lui qui passe ma fenêtre pour me consoler après ma rupture (dont il est responsable) avec Jamie, mon ex. Moi qui lui hurle dessus car je l'ai vu en pleine action avec une fille par sa fenêtre. Et enfin, lui qui ferme mes rideaux pour venir s'allonger près de moi. Voilà que je suis devant ma porte d'entrée.

Je repense au baiser d'Ethan et ce qu'il m'a dit je culpabilise. C'est comme un cercle infini qui se répète avec Tayron : il me blesse, il s'excuse, je le pardonne. Mais pas cette fois, la distance a fait son travail et je serais intransigeante. 

Ma mère ouvre la porte et me sors de mes pensées. Elle me saute aussitôt au cou en criant comme une hystérique :

— Mon bébé ! Elle m'embrasse la joue. Il fallait sonner c'est encore chez toi ici tu sais.

Puis-je en placer une maman ?

— Je sais maman, je la serre contre moi.

Malgré le fait que j'adore ma nouvelle indépendance, il n'y a rien de mieux que de se blottir dans les bras de sa mère et de son père. Dereck approche et me serre fort contre lui en m'embrassant le front.

— Alors comment va ma petite aventurière ? Dit-il en riant tandis que je m'écarte pour lui embrasser.

Nous nous asseyons dans le canapé.

— Ton père s'est remis au sport pour s'occuper.

— Oui le jardinage ce n'est pas trop mon truc. Je préfère bricoler ou courir un peu, rit-il.

— On repeint la cuisine ! Continue ma mère.

— Ta mère s'est mise à la pâtisserie, j'ai changé les meubles de la cuisine, carrelé et maintenant je repeins. C'est pour ça que j'ai repris le sport, elle me gave comme une oie.

— Je suis sûre que tout le monde serait ravi de goûter à tes desserts si tu nous en préparais, lui dis-je. A la maison on ne peut pas dire que la cuisine soit digne d'un restaurant trois étoiles.

— J'ai appris pour Jared, toutes mes condoléances, dit mon père. J'imagine que ça doit être tendu en ce moment ?

— Oui, tout le monde est un peu dévasté et il commence à y avoir pas mal de rivalités.

— C'est toujours comme ça, il va falloir te préparer.

— Tout mais pas ça, dit ma mère, regarde où ça nous a mené.

— C'est vrai. 

Il ne dit plus rien, le silence règne. Mon téléphone sonne, brisant notre mutisme.

— Désolée. Je dois répondre.

Mon père hoche la tête et se rapproche de ma mère pour la prendre dans ses bras. Mais avant que je me lève ma mère me prend mon téléphone et me regarde l'air de dire on se retrouve à peine et tu compte déjà partir ?

ChicagoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant