Chap. 5 Déchéance

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Et voilà le début de la fin... Aomine sombre de plus en plus... Je vous laisse avec la lecture !
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Chap. 5 Déchéance

[Aomine]
"Le seul qui peut me battre, c'est moi, Tetsu. Retiens-le bien.
-Aomine-kun...
-Ne dis pas ça devant Akashicchi, il le prendrait mal, rit le blond.
-Tch. Je ne rigole pas, Kise."
Mon regard froid eut don de le faire taire.
"Il ne reste qu'un match. Je mentirais en disant que cela me manquera. Kise, 111 à 11, ça te paraît équitable ?
-Oui, mais il faut aussi l'avis de Murasakibaracchi.
-Mm... J'espère qu'il ne faudra pas les aider à marquer, cela m'ennuierait encore plus..."
Je baillai et m'éclipsai, évitant ma salle de cours. Je croisai mon professeur qui n'osa me demander d'assister à ses enseignements, de peur de subir ma colère - ce qui lui était déjà arrivé.
Une fois sur le toit, je soupirai et m'allongeai. Je sortis un magazine de mon sac : une nouvelle lubie, rien de mal. Le fleuve du basket s'était tari, rongé par la perversité, par une luxure de plus en plus profonde. Ces livres à caractère pornographique me provoquaient nombre de sensations toutes plus interdites les unes que les autres ; ce que le basket ne me donnait plus, je tentais de le trouver autre part. Ce plaisir était différent, bien plus brut et bref, mais appréciable tout de même.
Cela faisait peu de temps que j'avais découvert ce remplacement à ma joie passée. Je ne savais si cela durerait... Je ne savais si c'était vraiment mal... Mais j'étais si las... La vie m'ennuyait.
Ces moments où, le rouge aux joues et une main sur mon corps, je sentais le désir grandir en moi, jusqu'à exploser et se répandre dans chaque partie de mon corps ; d'étranges frissons, bien loin de ceux que m'avaient un jour provoqué le ballon orange, courraient alors le long de mon échine, de ma colonne, me forçaient à arquer mon dos, et tentaient de m'arracher cris et gémissements. Je m'enivrais de ces sensations nouvelles, sans jamais me sentir rassasié.
Une fois encore, je comblais quelque peu mes besoins en m'aidant des courbes voluptueuses et des formes généreuses de la belle Horikita Mai. Son corps ravissait mon regard ainsi que mon bas-ventre. Des soupirs s'évadèrent de mes lèvres fendues auxquelles j'apportai une main. Un sentiment de bien-être s'empara de moi tandis que la jouissance dévorait ma chair.
"Mai-chan..."
Je restai dans le floue un petit instant, la respiration lente, les doigts froissant le tissu de mon pantalon.
Et Kagami ? Que dirait-il s'il savait ? Cette pensée devrait me faire me sentir sale et ingrat, mais il n'en fut rien. Je me contentai de clore le magazine et de le ranger dans mon sac.
Je ne lui avait pas reparlé depuis, je l'avais vu, ou plutôt observé alors qu'il jouait avec un ami plus vieux, de niveau équivalant. Il souriait, riait... Bien évidemment, le rouge me remarqua, nonchalamment appuyé contre un arbre, mais il ne prêta pas attention à ma présence, comme pour me punir de lui avoir menti. J'avais gardé un petit sourire moqueur pendant près d'une heure après laquelle je partis, comme j'étais venu, en bâillant et en traînant les pieds, les mains dans les poches.

"Vas-tu t'obstiner encore longtemps à ne pas m'adresser la parole ? demandai-je, agacé. C'est puéril."
Il tiqua. J'avais espéré que mes provocations blessent son orgueil, il n'en parut rien, mais je savais, je le connaissais. Seul Murasakibara était assez têtu pour réagir à ce genre de chose.
"Ton comportement est digne d'un gamin, mais tu es un gamin, c'est donc normal, n'est-ce pas ? J'aime parler seul, tu sais, cela m'évite d'avoir à répondre à tes questions idiotes.
-Tu sais que tu t'enfonces en parlant comme ça ? se moqua-t-il, narquoisement et froidement à la fois.
-Ah, tu parles enfin, ça m'avait presque manqué, tu sais.
-Ne te moque pas de moi ! Et joue !"
Un rire s'éleva dans ma gorge.
"C'est comme ça que je te connais, Kagami."
Pouvais-je me considérer pardonné ?
Cela me fit à la fois du bien et du mal de jouer contre lui. Il dut le voir à mon regard ; je ne souriais, plus, jouant avec langueur. Mes yeux supérieurs ne repoussèrent pas les siens me fixant impunément. Il ne semblait pas me haïr.
Après réflexion, j'avais bien impression qu'il me fixait, me détaillait.
Je dribblai derrière moi, totalement redressé, défiant.
"Cesse de me dévisager, tu veux ?
-Aomine...
-Arrête de m'appeler, je connais mon nom.
-Tu as changé... Et moi je ne suis plus un gamin.
-Plus un gamin ? me moquai-je. Prouve-le-moi si tu veux que je te croie.
-Et que dois-je faire ?"
Je ris un peu et lui tendis le ballon.
"Tu as onze ans, c'est cela ? C'est à cet âge que j'ai dunké pour la première fois. Montre-moi que toi aussi tu peux le faire. J'en doute fortement.
-Ts, tu vas voir. Tâche juste de lancer au bon moment."
Il y croyait.
L'anglophone prit son élan et sauta tandis que je lui passai le ballon. Il sautait haut pour son âge, vraiment. J'avais toujours remarqué ses prédispositions, mais elles me surprenaient toujours. Mon premier dunk remontait à quelques semaines précédant mes douze ans, lui n'en avait qu'à peine onze... Sa détente m'impressionna.
Il dunka. Du bout des doigts.
"Suis-je encore un gamin ?
-Tch, je vais te montrer ce qu'est un dunk."
Je réduisis le panier à cendre.
"Le seul qui peut me battre, c'est moi.
-A-Aomine...
-Tch."
Je partis, lançant bruyamment la balle au sol.
Au fond de moi, j'admirais cette preuve de force... Cependant, si je me comparais à lui, moi à son âge. Peut-être ne savais-je pas dunker, mais mon jeu était bien plus agressif, je l'aurais battu.
En même temps, je l'enviais. Le basket le portait toujours plus haut, il le chérissait. Moi il m'avait lâchement abandonné au profit d'autres petits joueurs de secondes zones... Si certains - comme Kagami - avaient un talent, il n'était pas comparable au mien.
"Je te battrai !" entendis-je hurler.
Et au lieu de me donner de l'espoir, cela m'attrista.

"Mai-chan..."
Je soupirai et remontai ma braguette d'un geste vif et bref avant de m'étirer. Puis je me laissai tomber à plat dos et grognai en allumant mon téléphone : huit appels manqués de ma meilleure amie.
"Satsuki ?
-Dai-chan ! Ça fait deux heures que j'essaie de te joindre !
-Oui bah ça va, je te rappelle ! Tu voulais quoi ?
-C'est demain, tu le sais ?
-Demain de quoi ?
-Dai-chan, me dis pas que t'as oublié ?! s'exclama-t-elle, horrifié.
-De quoi ? On a une journée shopping de prévue ? Je viens pas.
-Mais non ! Pas ça ! C'est ton dernier match demain ! Aho ! Je sais que tu le savais ! cria la rose.
-Ah... J'avais oublié...
-Tu viendras !
-Évidemment ! ai-je déjà manqué un match ? Non, j'ai fait une promesse au coach, une sorte de contrat, tu le sais bien. Donc j'irai.
-T'as prévenu Kagamin ?
-Nan, pourquoi ? Je veux pas qu'il vienne, je veux pas qu'il me voit, expliquai-je brièvement.
-Tu n'imagines pas ce à quel point il risque de te haïr pour cela s'il l'apprend !
-Pourquoi l'apprendrait-il ?
-Kagamin n'est pas idiot : il sait bien qu'un match de fin de saison est prévu, que c'est le tout dernier du collège. Si ce n'est pas important pour toi, ça l'est pour lui. Fais-lui ce plaisir.
-Ce plaisir ? Quel plaisir ? Me voir jouer ? Quelle blague ! Ça risquerait de le mettre encore plus mal. Non, je veux pas.
-Alors tu te fous de sa réaction ?! s'offusqua la jeune femme.
-Nan... Mais s'il vient...
-Tu le fascines. Alors s'il te voit, il sera heureux. Surtout que ça fait longtemps qu'il ne t'as pas vu jouer.
-Mouais... Je sais pas.
-Il aimerait que tu lui annonces toi-même, je pense. Ce soir, il sera sans doute au terrain.
-Je lui dirai. Parce que j'y tiens à ce gamin. Je te laisse."
Je raccrochai et soupirai profondément avant de me lever et de récupérer mon sac.

"Je joue demain. C'est mon dernier match du collège.
-Où ?
-Eh... J'en sais rien... Ah si... Tu sais, le grand gymnase proche du Maji dans le douzième ?
-Merci de m'avoir prévenu."
Le sourire que je reçus m'en arracha un, moqueur peut-être, mais c'était déjà quelque chose.
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Que sera le lycée ? Mieux ? Pire ? Kagami apprendra-t-il que son ami se "perverti" l'esprit ? Rendez-vous demain pour un nouveau chapitre empli de sentiments tous plus confus dans la tête de notre pauvre gamin... Kagamine

Qu'un gaminOù les histoires vivent. Découvrez maintenant